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Sports : trafic de produits dopants

 
L’objet de la lutte contre le dopage est de permettre à chaque homme, chaque femme qui veut pratiquer une activité sportive pour son épanouissement personnel, pour des succès collectifs, pour un dépassement de soi, de le faire en préservant son intégrité physique et psychique. Nous sommes tous, je crois, motivés dans ce combat.
C’est le sportif qui doit être mis au cœur de nos préoccupations. Vous semblez sourire quand je parle de victimes. Mais il faut avoir vu et entendu les témoignages de certains coureurs cyclistes, de leur compagne, de leurs proches pour mesurer la pression qui s’exerce au sein d’une équipe sur de jeunes coureurs. Il faut savoir ce que c’est que de devoir tenir son rang dans la compétition, malgré un calendrier sportif extrêmement chargé, pour ne pas être mis sur la touche et, peu à peu, disparaître des premiers rangs des joueurs. Le constat est le même pour le football ou le rugby – j’ai d’ailleurs appris qu’aucun sport n’était exempt de ces pratiques de dopage.
Je parle donc de victimes parce que, peu à peu, le système fait pression sur les joueurs pour les amener à utiliser des produits dopants. Il faut donc agir sur le système.
Il faut, bien sûr, condamner les pourvoyeurs, les membres de l’encadrement, y compris les médecins ! On connaît des exemples, dont un qui donne encore des leçons et accorde toujours des interviews dans les journaux malgré les charges qui pèsent sur lui.
Il faut également desserrer l’étau autour des sportifs, en finir avec les calendriers monstrueux dont parle mon ami Serge Simon, faire pression sur les fédérations. Un ministère a la possibilité, au moment où il discute des subventions et des moyens qu’il met à la disposition des fédérations, de peser sur ces calendriers. Il y a aussi l’action internationale et européenne, les discussions avec les représentants des organisations internationales sportives. J’ai lu les textes de M. Platini ou d’autres qui sont sensibles au problème. Profitons-en, débattons avec eux pour savoir comment corriger ces calendriers sportifs.
J’ai parlé tout à l’heure du témoignage, dans un journal sportif de ce matin, d’un ancien coureur ayant pris des produits dopants. Les produits dopants en eux-mêmes n’étant plus nécessaires après la compétition, il est passé à d’autres produits et a connu une descente aux enfers détruisant sa vie professionnelle que familiale.
Il faut donc des sanctions sportives pour ces tricheurs que rien n’excuse, mais ce n’est pas la prison qui sortira ces hommes et ces femmes de la situation dans laquelle ils sont tombés sous la pression.
Je vous ai posé toutes ces questions qui me tiennent particulièrement à cœur. J’espère que ce débat se poursuivra, que cette loi sera évaluée comme il se doit – on n’évalue d’ailleurs jamais assez nos lois –, mais les réponses que vous m’avez apportées ce soir me conduiront pour l’heure à m’abstenir sur ce texte.
 

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