Vous avez été très patients en écoutant Jean-Luc Mélenchon démontrer qu’il était possible de faire autrement que d’emprunter ces sommes. Avant de parler de ressources propres, nous pensons qu’il faut se pencher sur l’utilité de l’Union européenne, telle qu’elle est, pour les peuples, ainsi que sur l’austérité à perpétuité mise en place par les critères de Maastricht, qui d’ailleurs explosent avec la crise. Vous faites « oui » de la tête, monsieur le secrétaire d’État, mais, sans cette crise, vous continueriez à nous expliquer qu’il n’était pas possible de faire autrement que l’austérité à perpétuité.
Le déverrouillage de ces critères est une bonne chose : au moins les gens vont-ils pouvoir s’intéresser à ce sujet et ne plus obéir à votre diktat de l’austérité.
Après l’affaiblissement des services publics sous l’injonction des critères de Maastricht, la fermeture de lits d’hôpitaux, de classes et d’autres services publics indispensables, nous espérons que le peuple français exigera, au sortir de la crise, la réouverture de services publics, d’hôpitaux là où il en manque et de lits dans les hôpitaux pour affronter de nouvelles crises sanitaires potentielles. On verra si vous nous objecterez que les critères européens nous empêchent d’agir.
Les accords de libre-échange détruisent les emplois, l’agriculture et la planète, aucune lutte n’est menée contre les paradis fiscaux au sein de l’Union européenne, le gouvernement d’Édouard Philippe a oublié les ports français dans les corridors européens, ce qu’il a fallu rattraper, et, dans le domaine de l’énergie, le sacrifice des installations françaises, au premier rang desquelles se trouve la centrale thermique du Havre que l’on pouvait verdir, au profit du marché énergétique européen – ce qui nous conduit, comble de l’absurde, à acheter de l’électricité carbonée à l’Allemagne : voilà cette Europe !
Plus largement, nous oublions les enjeux nationaux au profit des enjeux européens : il faut se pencher sur tous ces sujets comme sur la négation du résultat du référendum de 2005 en France sur le traité constitutionnel, qui a été rejeté.
Parce que les députés communistes restent fidèles au choix du peuple en 2005, peuple qui n’a plus jamais été consulté sur les questions européennes depuis quinze ans, nous voterons contre ce projet.
Nous voterons également contre ce texte, car il n’est pas amendable et ne peut pas être co-construit : il est à prendre ou à laisser. Beaucoup parmi vous ont dit du bout des lèvres qu’ils voteraient en faveur de ce texte, mais ils pensaient à son côté négatif qu’ils ne pouvaient pas corriger. Nous voterons contre ce texte, pour toutes ces raisons et pour bien d’autres. (Applaudissements sur les bancs des groupes GDR et FI.)