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Explications de vote et scrutins

Prorogation de l’état d’urgence sanitaire - Nlle lect

Quand j’observe la suffisance du groupe majoritaire, j’ai en tête le fait que, depuis un an, l’exécutif s’assoit sur le Parlement en décidant de tout tout seul, et qu’il s’assoit même sur le conseil des ministres en réunissant le conseil de défense tous les quatre matins. Mais après tout, si cette méthode avait fait la démonstration de son efficacité, je me dirais qu’elle n’est ni vraiment juste ni conforme à nos principes fondamentaux, mais qu’au moins elle fonctionne.

Force est cependant de constater que, sur l’ensemble des sujets dont les Français attendent qu’ils soient traités depuis le début de la crise, cet exercice solitaire du pouvoir ne fonctionne pas.

Il n’a pas fonctionné s’agissant des masques, pas davantage s’agissant des tests ; quant à la vaccination, elle bute sur le principe de réalité, avec des libéraux qui refusent de reprendre la main pour prendre soin de la population.

Lorsque je vois s’exprimer dans nos territoires la suffisance des parlementaires de la majorité (Exclamations sur les bancs du groupe LaREM), je me dis que lorsqu’ils rencontrent le préfet une fois par semaine – c’est pour eux un plaisir –, puis lorsqu’ils échangent avec le directeur de l’ARS – Agence régionale de santé –, également une fois par semaine et, j’imagine, avec autant de plaisir, et lorsqu’ils prennent connaissance de la carte scolaire auprès du DASEN – directeur académique des services de l’éducation nationale –, une fois par an, toujours avec beaucoup de plaisir, ils sont les collaborateurs zélés et les porte-parole de ceux que l’exécutif a désignés dans les territoires pour appliquer sa mauvaise politique.

Nous ne sommes pas des collaborateurs de l’exécutif, nous sommes le Parlement ! Nous sommes là pour faire la loi, pour contrôler l’exécutif (Applaudissements sur les bancs des groupes GDR, LR et FI ainsi que parmi les députés non inscrits) et aussi pour apporter des contributions alternatives lorsque ça ne marche pas.

Force est de constater que de tout cela, vous ne voulez pas entendre parler ! Force est de constater que le fait majoritaire vous envoie dans le mur ! J’ai tendance à penser qu’il s’agit peut-être là…

Un député du groupe LaREM. Jaloux !

M. Sébastien Jumel. Pardon ? Ce qui est extraordinaire avec les gens qui n’ont pas le droit de parler dans leur groupe, c’est qu’ils essaient d’interrompre les autres. (Applaudissements sur les bancs des groupes GDR, LR et FI ainsi que parmi les députés non inscrits. – Mme Michèle Victory applaudit également.) Ils font vœu d’obéissance, d’allégeance et de soumission, mais lorsque l’opposition exprime à voix haute ce qu’ils n’ont pas le droit de penser, ils essaient de lui couper la parole. (Applaudissements sur les bancs des groupes GDR, LR, SOC et FI ainsi que parmi les députés non inscrits.)

Eh bien figurez-vous que la République n’étant pas au rendez-vous pour prendre soin des territoires et des Français, comme elle n’est pas au rendez-vous pour être efficace dans la lutte contre le virus, les parlementaires que nous sommes, dans la grande diversité de l’opposition – et cela devrait vous inquiéter – ne sont pas là pour vous signer un chèque en blanc, et nous refuserons donc la prorogation de cet état d’exception auquel vous vous habituez malheureusement depuis le début de la législature. Les ordonnances, les délais raccourcis, les commissions soliveaux c’est votre manière de gouverner, nous n’en voulons pas et nous voterons contre la prorogation de l’état d’urgence sanitaire. (Applaudissements sur les bancs des groupes GDR et FI.)

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