Je l’ai dit ce matin au début de nos débats : personne n’a souhaité nourrir l’illusion que cette proposition de loi était un texte révolutionnaire, le texte qu’il faudrait pour construire un véritable pôle public de l’énergie, contrôlé par la nation, par les salariés chargés de faire vivre la politique énergétique, par les usagers et par les élus.
Cette grande loi de nationalisation actualisée devra être à l’ordre du jour lorsque nous serons aux responsabilités. (Applaudissements sur les bancs des groupes GDR-NUPES et Écolo-NUPES ainsi que sur quelques bancs du groupe LFI-NUPES. – Exclamations et rires sur les bancs du groupe RN.)
Néanmoins, cette proposition de loi est un premier pas. Du reste, je le dis aux Marcheurs avec le sourire : il semble que nous n’ayons pas vu le même film. Le rapport de force que nous avons créé à cinq reprises, ici et au Sénat, vous a conduits à avaler votre chapeau quand il nous a conduits, nous, à considérer, dans un esprit de responsabilité, que la discussion devait aboutir.
Nous avions deux objectifs précis : d’une part, protéger les artisans, les petites boîtes, les agriculteurs – alors que se tient le Salon de l’agriculture – de l’explosion des prix, en rétablissant le TRVE ; d’autre part, vous contraindre à admettre qu’une question aussi importante que l’avenir du fleuron qu’est EDF ne peut se décider en dehors du Parlement.
Voilà ce qui a été acté ce matin. Alors que la libération des camps dans le sang et les larmes faisait naître une espérance, Marcel Paul a eu l’intelligence de défendre la grande idée d’un service public nationalisé. Je le dis au Rassemblement national qui a voulu nous donner des leçons : il ne me semble pas que ceux qui vous ont précédés aient participé à cette grande aventure humaine que fut la prise de contrôle par la nation des grands services publics de l’État. (Applaudissements sur les bancs des groupes LFI-NUPES, SOC, Écolo-NUPES et GDR-NUPES. – Mme Émilie Bonnivard ainsi que MM. Benjamin Saint-Huile et Erwan Balanant applaudissent également.)
Vous qui avez critiqué ce texte en criant, vous confirmez que vous n’êtes pas des résistants de la première heure, ni même de la deuxième heure ou du lendemain (Mêmes mouvements. – Protestations sur les bancs du groupe RN), puisque vous allez, en définitive, voter en sa faveur. Je me réjouis donc du grand moment que sera l’adoption à l’unanimité de cette proposition de loi.