Interventions

Explications de vote et scrutins

Condamnation du régime illégitime d’Alexandre Loukachenko

On a suffisamment réduit le temps de parole des députés au cours de la présente législature, ce n’est pas la peine d’en rajouter ! Nous aurons plutôt tendance, lors de la prochaine législature, à modifier le règlement pour allonger le temps de parole, de manière à pouvoir présenter des démonstrations, des analyses, plutôt que de seulement poser des questions – car nous en avons été réduits aux questions à bien des occasionns, notamment en commission.

Je suis surpris, monsieur le ministre, que vous souteniez la création d’un groupe d’études portant sur ces questions.

M. Jean-Yves Le Drian, ministre.

Non !
M. Jean-Paul Lecoq.

Vous venez de le dire ! Or la création d’un groupe d’études relève de la compétence de l’Assemblée nationale.

M. Jean-Yves Le Drian, ministre.

En effet, vous ne m’avez pas écouté, monsieur Lecoq !

M. Jean-Paul Lecoq.

Oh si, je vous ai bien écouté, car j’attendais des réponses à mes questions.

M. Jean-Yves Le Drian, ministre.

J’ai dit que je m’en remettais à la sagesse des députés !

M. Jean-Paul Lecoq.

La création d’un groupe d’études suppose la suppression du groupe d’amitié sur le même objet, ce qui pose question. Lorsque vous accueillez des étudiants étrangers, cela implique l’établissement d’une convention, y compris avec leur pays d’origine, ce qui implique une coopération dans ce domaine.

On peut donc s’interroger entre les relations entre la France et la Biélorussie. Les communistes ont toujours dit qu’ils étaient d’accord sur le principe des sanctions, dès lors qu’elles ne mettent pas en péril les peuples des différents pays. Si les sanctions s’appliquant à certains pays ont des conséquences sur les peuples, nous réagissons souvent en vous appelant à sanctionner les dirigeants, pour éviter les peuples ne soient pénalisés, notamment sur le plan alimentaire.

Ensuite, M. Frédéric Petit et le ministre disent dénoncent un chantage à la drogue, aux migrants et aux frontières. Mais vous oubliez de dire que la Biélorussie n’est pas le premier pays qui fait à l’Europe un chantage à la drogue et aux migrants. Rappelez-vous la Turquie d’Erdogan et le Maroc qui laissaient passer les migrants. Avons-nous observé la même mobilisation contre ces pays ? Je n’en suis pas sûr. Monsieur Petit, il s’agit de votre circonscription donc je comprends que vous ayez présenté cette proposition de résolution ; vous parlez de ce que vous connaissez.

Mais, dans d’autres pays, les mêmes événements se sont produits sans pour autant que le Parlement et le Gouvernement se mobilisent autant, bien qu’ils aient été interpellés.

Le groupe de la Gauche démocrate et républicaine vous reproche non vos explications, cher collègue, mais une action diplomatique à géométrie variable. Vous dénoncez les pratiques de la Biélorussie, mais, quand le peuple de certains autres pays connaît des situations aussi difficiles, voire pires, que vous gardez le silence, notamment pour préserver les relations avec eux.

Ainsi, nous en venons à ne plus oser défendre le peuple palestinien de peur d’être accusés d’antisémitisme ; nous nous autocensurons pour ne pas alimenter l’antisémitisme et l’antisionisme.

Pourtant, un peuple souffre. Mettons donc un terme à cette diplomatie à géométrie variable : renonçant à la diplomatie du business qu’elle privilégie aujourd’hui, que la France revienne à une diplomatie des Lumières. Si nous défendons à nouveau nos valeurs partout dans le monde, vous verrez que nous serons mieux respectés.

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