Je commencerai par rappeler deux ou trois principes basiques. Sans dimension transpartisane, il n’y aurait pas eu de proposition de résolution et nous n’aurions donc pas eu une seule minute de débats sur l’accord UE-Mercosur. Peut-être que cela aurait arrangé le très libéral ministre ?
Soyons donc satisfaits que cette démarche transpartisane ait contraint le Gouvernement à parler de négociations qu’il aurait préféré mener en catimini, dans les couloirs de Bruxelles. (Applaudissements sur quelques bancs des groupes GDR-NUPES et LFI-NUPES.)
Ensuite, je voudrais dire à mon collègue Lecamp, que j’avais trouvé plutôt ouvert sympathique, au téléphone : ne vous perdez pas dans des postures politiciennes sur des sujets qui méritent mieux !
Ne croyez pas qu’en tirant sur notre camp, vous nous diviserez : lorsque l’on tire sur notre camp, nous sommes unis comme à bord, comme on dit à Dieppe. Ne tombez pas dans les postures politiciennes ! (Applaudissements sur les bancs des groupes LFI-NUPES, SOC, Écolo-NUPES et GDR-NUPES.)
Au ministre délégué, je voudrais dire qu’il aurait pu nous éviter sa prise de parole, tant il est un mauvais ambassadeur de cette proposition de résolution.
Au nom du groupe des parlementaires communistes, j’ai expliqué à quel point le vote de cette proposition de résolution signifiait pour nous la réaffirmation de notre opposition à ce mauvais accord. Comme l’a très bien Dominique Potier, celui-ci porte atteinte à la dignité des paysans, à la biodiversité de la planète, en particulier aux forêts de l’ensemble des pays concernés, et à notre souveraineté alimentaire durable. C’est parce que nous sommes opposés à l’accord UE-Mercosur que les députés du groupe GDR-NUPES voteront, à quelques exceptions près, cette proposition de résolution.
Je profite des quelques minutes restantes pour vous poser une question, monsieur le ministre délégué, parce que j’ai l’impression que vous n’avez pas lu la proposition de résolution. Dans son dernier paragraphe, il est écrit : « La présente proposition de résolution vise ainsi à demander au gouvernement de marquer son refus quant à la signature de l’accord entre l’Union européenne et le Mercosur tel que conclu en 2019 et à toute tentative de découpage dudit accord par la Commission européenne. » Vous n’avez pas répondu au sujet votre obligation de rendre compte au Parlement de toute velléité de découpage de cet accord, qui le ferait devenir encore plus mortifère à nos yeux.
Voilà ce que m’inspire le débat que nous venons d’avoir. Je le répète : il n’y a pas, à gauche, de ventres mous ou de ventres durs, de courageux ou de froussards. Nous sommes tous alignés sur une conviction : le libre-échange fait mal aux vies, à la planète et aux acteurs de la souveraineté alimentaire. Nous pouvons opter pour des tactiques différentes ; l’essentiel, c’est de réaffirmer l’idée d’une coopération entre les peuples plus juste, plus solide et plus solidaire. Tel est le sens que les députés communistes donnent à leur vote. (Applaudissements sur les bancs des groupes GDR-NUPES et Écolo-NUPES.)