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Débat sur la situation dans les EHPAD à l’issue des deux périodes de confinement

Merci, tout d’abord, à nos collègues socialistes d’avoir inscrit ce sujet à notre ordre du jour. Il convient certes, dans un premier temps, de dresser un bilan en termes de mortalité, mais une étude exhaustive des causes de cette mortalité, d’origine multifactorielle est-elle en cours, au-delà des causes liées à l’âge du public accueilli et aux problèmes médicaux de ces personnes, ainsi qu’aux protocoles d’urgence qui ont été établis ?

Il faut en effet analyser la situation selon la nature des établissements, selon qu’ils sont publics ou privés – sans faire quelque procès que se soit –, selon leur capacité, s’il s’agit de grandes ou de petites structures, et selon les différences de fonctionnement antérieures à la pandémie, les dispositifs de gouvernance, en lien avec les familles et les conseils de résidents. Il faut aussi s’interroger quant aux pathologies qu’ils ont à gérer – selon par exemple qu’il y ou non une unité Alzheimer –et, bien évidemment, quant aux mesures qui ont été effectivement adoptées et qui sont nécessairement différenciées sur le terrain.

Une telle enquête est-elle en cours et, si ce n’est pas le cas, avez-vous l’intention de l’engager ? Son utilité est incontestable car, s’il y a sans doute eu des trésors d’organisation et de gestion de cette crise, il y a sans doute eu aussi des semelles de plomb. En outre, les difficultés inhérentes à l’accueil d’un tel public vont perdurer – M. Isaac Sibille a posé des questions pertinentes sur ce sujet, même si le bilan est à moduler.

Enfin, qu’en est-il véritablement des efforts à consentir d’urgence pour renforcer les personnels que j’appellerais les experts de la bienveillance envers l’esprit comme envers le corps, comme les psychologues ou les kinésithérapeutes ?

M. le président. La parole est à Mme la ministre déléguée.

Mme Brigitte Bourguignon, ministre déléguée. S’agissant des besoins des EHPAD, vous l’avez entendu, nous avons tiré beaucoup d’enseignements de cette crise, ce qui nous a permis d’ajuster le tir, si j’ose dire, pour la deuxième vague et nous continuerons de l’ajuster au fil de l’eau.

Il est certes apparu des différences énormes entre les établissements, il ne faut pas le nier et nous serions tous bien avisés d’en tirer les conséquences pour la réforme qui se prépare. Il est clairement apparu, en tout cas, que les EHPAD qui s’en sont le mieux sortis étaient les plus connectés avec le monde sanitaire, l’hôpital ou la médecine de ville, par exemple, ainsi que ceux qui étaient dotés d’une direction très solide, à même d’activer très rapidement les protocoles d’hygiène, d’anticiper les besoins de renforts en ressources humaines – à supposer que la direction elle-même ne soit pas tombée malade –, mais aussi ceux qui fonctionnaient en petites unités de vie, au sein desquels une vie sociale pouvait se maintenir en dépit de contacts extérieurs limités. Le taux d’encadrement est apparu comme l’élément le plus important dans ces unités.

Nous avons donc, dans la douleur, avancé en quelques semaines dans le traitement de ces difficultés qu’il fallait surmonter, chacun à sa façon, rapproché les EHPAD du monde sanitaire, donné plus de place aux médecins coordonnateurs, déployé massivement la téléconsultation et les solutions d’hospitalisation à domicile et structuré une vraie politique de renforcement des ressources humaines.

C’est à toutes ces mesures que, forts de ces enseignements, nous travaillons et, bien sûr, nous continuerons de peaufiner cette analyse.

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