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Débat sur la revalorisation des salaires des enseignants

QUESTION

Comme nous l’avons indiqué précédemment, le groupe GDR-NUPES soutient l’ensemble des organisations syndicales de l’éducation nationale, qui réclament des revalorisations de traitement sans condition, afin de rattraper le retard accumulé depuis des décennies du fait du gel de leur rémunération. C’est donc l’ensemble de la logique qui sous-tend la composante « pacte » des revalorisations que nous dénonçons.

Les enseignants sont très inquiets de l’instauration d’un modèle qui créerait de nouvelles missions obligatoires, comme des heures de soutien en mathématiques et en français pour les professeurs des écoles, ou des remplacements dits de courte durée pour les professeurs de collège et de lycée absents pendant moins de quinze jours. Alors que les enseignants assurent déjà un nombre d’heures supplémentaires important et que leurs nouvelles missions obligatoires nécessiteront des heures de préparation qui s’ajouteront aux heures engagées pour leurs propres cours, ces pistes de réflexion sont inadmissibles. Elles ne constituent en rien une revalorisation des salaires. Comment espérez-vous fidéliser les enseignants dans ces conditions ?

Ma deuxième question porte sur les missions supplémentaires que vous souhaitez confier aux conseillers principaux d’éducation (CPE) et aux psychologues de l’éducation nationale (PsyEN) pour leur permettre de bénéficier d’une revalorisation plus forte de leur traitement. Ces missions sont visiblement difficiles à identifier. Pouvez-vous les détailler ?

Je m’inquiète enfin du calendrier de la revalorisation des traitements des personnels non titulaires – assistant d’éducation (AED) et AESH – réclamée par les organisations syndicales : comptez-vous engager très rapidement des mesures concrètes à leur intention ?

Mme la présidente

M. Pap Ndiaye, ministre

Les nouvelles missions dont il est question sont purement facultatives. J’insiste sur ce point : le pacte qui sera proposé aux enseignants ne comporte aucune dimension obligatoire. De nouvelles missions seront en effet proposées aux PsyEN et aux CPE, qui bénéficieront ainsi à la fois de la revalorisation-socle et de nouvelles tâches liées au pacte. Ils sont donc inclus dans le travail que nous avons mené et dans les propositions que nous comptons formuler.

Pour ce qui est des AED et des AESH, vous n’êtes pas sans savoir que les AESH peuvent se voir proposer un CDI au bout de trois ans – c’est d’ailleurs le fruit d’une initiative parlementaire ; qu’ils bénéficient depuis le 1er janvier d’une indemnité d’éducation prioritaire, qui sera versée rétroactivement à partir du mois d’avril ; et, élément important, qu’ils seront augmentés de 10 % à partir du 1er septembre. Dans le même temps, nous présenterons, dans le cadre de la conférence nationale du handicap (CNH) qui se tiendra à la fin du mois d’avril, une remise à plat de l’école inclusive, car nous sommes parfaitement conscients des difficultés actuelles, tant dans le recrutement des AESH – nous en embauchons quelque 4 000 par an et la France en compte actuellement 132 000, soit le deuxième métier de l’éducation nationale – que, plus largement, dans l’accueil des enfants en situation de handicap. Dans ce contexte, la conférence nationale sur le handicap complètera le travail que nous avons mené pour améliorer les conditions salariales des AESH et des AED et pour permettre à ceux qui le souhaitent de travailler 35 heures par semaine.

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