Interventions

Evaluation et contrôle du Gouvernement

Questions sur le rapport de la commission d’enquête pour mesurer et prévenir les effets de la crise du Covid-19 sur les enfants et la jeunesse : comment éviter une génération sacrifiée ?

Ce matin même, la presse se faisait l’écho d’un appel de plusieurs dizaines de personnalités dont le moins qu’on puisse dire est qu’elles ne sont ni de gauche ni de gauche, jugez-en vous-mêmes : Muriel Pénicaud, qui a déclenché la curée sur les allocations chômage ; des lieutenants du MEDEF et du CAC 40, qui licencient à tour de bras et multiplient les contrats courts ; des porte-voix de cercles libéraux, qui n’ont de cesse de dénoncer le coût du travail et des cotisations sociales.

Après un état des lieux en forme d’alerte rouge sur la situation des 18-25 ans, ils en appellent à des états généraux ouvrant droit à un véritable plan Marshall pour la jeunesse

Cette tribune nous interroge. Je passe sur le fait que les actions engagées dans le cadre du plan « 1 jeune, 1 solution », d’ailleurs cité dans la presse, ne sont pas jugées à la hauteur de la situation à venir pour les 18-24 ans. Plus inquiétant est le postulat de cette tribune : au regard de cette crise, les adultes d’hier et d’aujourd’hui auraient une dette considérable envers les jeunes. Ce postulat creuse la division entre les générations, sans qu’aucun lien ne soit fait entre les choix politiques effectués et la situation des jeunes.

Êtes-vous prêts à monter d’un cran significatif la solidarité envers cette génération, sans continuer d’épouser les recettes libérales qui sont sous-jacentes – non dites – à cette tribune et que je vous demande de dénoncer, à savoir des ponctions sur les retraites et les salaires des actifs adultes pour continuer à bricoler l’avenir des jeunes âgés de 18 à 25 ans ?

Mme la présidente. La parole est à Mme la secrétaire d’État.

Mme Sarah El Haïry, secrétaire d’État. Comme vous, j’ai lu cette tribune mais je n’en fais pas la même interprétation. Pour moi, elle dit que l’élan et l’engagement doivent être collectifs et généraux envers notre jeunesse, qui est notre trésor. Quant à la liste des signataires, je la trouve très diverse puisqu’elle réunit des chefs d’entreprise, des comédiens, des historiens et bien d’autres. De cette tribune, je retiens que nous devons tous, chacun à notre place, contribuer à cet effort en faveur de la jeunesse, car elle est notre avenir.

La crise a eu des conséquences multiples et variées sur les jeunes. Certains ont été affectés sur le plan économique, parfois au point de tomber dans la précarité ; d’autres ont été touchés sur le plan psychologique, ont perdu leur élan ; d’autres décrivent un malaise social.

À travers le plan « 1 jeune, 1 solution », l’État apporte 7 milliards d’euros pour favoriser l’insertion sociale et économique. Il finance des emplois, des recrutements, mais il permet aussi de tracer des chemins d’engagement en adaptant des services civiques pour une partie de notre jeunesse. Sous l’égide de Frédérique Vidal, il vient aussi en aide à une autre partie de notre jeunesse, les étudiants. Il s’agit de permettre aux plus fragiles d’entre eux de retrouver les bancs de l’université, de bénéficier de bourses et de l’aide d’un fonds d’urgence.

De cette tribune, je retiens enfin que nous devons agir collectivement, chacun dans son rôle et selon sa mission, pour répondre aux enjeux et aux conséquences de cette crise. J’y vois un appel à l’élan, j’entends un appel à la mobilisation collective, parce que je crois qu’un écosystème vertueux, c’est-à-dire dans lequel chacun apporte sa pierre, nous permettra d’être à la hauteur de ces enjeux et de notre jeunesse.

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