Interventions

Evaluation et contrôle du Gouvernement

Question sur les politiques de réponses aux personnels hospitaliers en grève

Le 28 janvier dernier, ici même, dans le cadre d’une séance de questions orales sans débat, j’ai alerté le ministère des solidarités et de la santé sur la situation des agents des services de sécurité incendie des hôpitaux. J’ai expliqué que leurs missions étaient de plus en plus dévoyées et que, du fait de la pénurie de personnel dans les différents services hospitaliers, ces agents ultra-polyvalents étaient devenus de véritables couteaux suisses du fonctionnement général de l’hôpital. Lors de cette séance, je souhaitais connaître la position du ministère sur l’éventuelle reconnaissance statutaire et salariale de ces agents.

Mme la secrétaire d’État ne m’a pas répondu clairement : selon elle, pour que le travail de ces agents soit recentré, la solution se trouverait « peut-être dans les réponses apportées à la question du financement des hôpitaux ». Peut-être ? Cela veut dire « on verra bien »…. Mme Dubos m’a également renvoyé à un rapport de l’Observatoire national des violences en milieu de santé en m’assurant que le ministère était engagé, conjointement avec le ministère de l’intérieur, dans un plan de sécurisation des établissements de santé visant à prévenir et à lutter contre toute forme de violence, allant des incivilités jusqu’à la menace terroriste. Elle a conclu son propos en m’invitant à en discuter avec vous.

Ce n’était pourtant pas le but ma question, qui me semblait assez simple. Je me permets donc de vous la reposer : les agents des services de sécurité incendie peuvent-ils prétendre à une réelle reconnaissance statutaire et salariale ?

Je me permettrai une deuxième interrogation puisque, depuis de nombreux mois, les soignants, de nombreux collectifs et les organisations syndicales ne cessent de vous alerter sur le malaise de l’hôpital public. Tribunes dans la presse, clips musicaux, démissions en cascade ou encore chaînes humaines… À chaque mobilisation, à chacun de leurs cris de révolte, vous dites que les réponses à leurs craintes se trouvent dans les quatre plans gouvernementaux sortis en 2019. Dans ce cas, comment expliquez-vous qu’ils se mobilisent de nouveau pour organiser, le 14 février prochain, une nouvelle journée d’action pour défendre l’hôpital public, que vous qualifiez-vous même de « trésor national » ?

M. le président. La parole est à Mme la ministre.

Mme Agnès Buzyn, ministre. Votre intervention soulève de nombreuses questions, monsieur le député. Puisque vous commencez par les agents de la sécurité incendie, sachez que je suis très attentive à leur travail. En effet, beaucoup d’hôpitaux publics n’ont pas réinvesti depuis plusieurs années, ce qui pose problème. C’est le cas notamment à l’AP-HM – Assistance publique-Hôpitaux de Marseille – et je viens d’allouer 330 millions d’euros à la reconstruction de l’hôpital de Marseille. Je le répète, personne aujourd’hui ne peut nier que nous investissons dans l’hôpital public. Votre collègue Pierre Dharréville, qui est élu de cette circonscription, sait combien les besoins étaient importants : l’hôpital était vétuste et posait des problèmes de sécurité incendie.

Oui, nous prenons le taureau par les cornes ; oui, nous réinvestissons ; oui, nous sommes aujourd’hui en mesure de proposer des plans de réinvestissement massif à tous les hôpitaux qui n’ont pas investi depuis des années. La reprise de la dette de 10 milliards d’euros les aidera également à réaliser les travaux nécessaires.

Pour ce qui est de l’hôpital de Douai, dans votre circonscription, je rappelle que sa dette est de 118 millions d’euros, d’où ses difficultés actuelles. Puisque c’est aujourd’hui sa dette qui l’empêche d’investir, sa reprise améliorera considérablement la trésorerie de l’hôpital et lui permettra de se lancer dans de nouveaux projets et de recruter du personnel. Ce que nous faisons aujourd’hui, à travers la reprise de la dette, c’est redonner du souffle à tous les hôpitaux qui sont trop endettés pour payer du personnel et pour se rénover.

Enfin, puisque vous avez parlé des agents qui travaillent aux urgences, je rappelle que toutes les personnes qui y passent plus de 50 % de leur temps – brancardiers, manipulateurs radio, infirmières, aides-soignantes ou personnel d’accueil – perçoivent depuis le mois d’août une prime individuelle de risque de 100 euros par mois.

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