Interventions

Evaluation et contrôle du Gouvernement

Question sur la mise en oeuvre des mesures de soutien face à l’augmentation des coûts de l’énergie

Monsieur le ministre délégué, il serait absurde de dire que vous n’avez rien fait pour affronter la crise des prix de l’énergie ; mais il est juste de dire que vous avez fait n’importe quoi. Chez moi, dans le Pas-de-Calais, les PME, les petites et moyennes industries (PMI), les boulangers, les commerçants, vous alertent depuis des mois sur l’usine à gaz que vous avez instaurée pour affronter la crise qui frappe durement l’économie réelle. Chez moi, dans le Pas-de-Calais, plus d’un mois à peine après l’inscription de la baguette au patrimoine immatériel de l’humanité par l’Unesco, les boulangers vous demandent de les protéger dans les actes. Certains ont vu leur facture d’électricité multipliée par quatre ou cinq. Chez moi, dans le Pas-de-Calais, les collectivités locales s’inquiètent de l’explosion des tarifs de l’électricité et du gaz et vous demandent des mesures fortes, afin de ne pas être contraintes de laisser exploser les tarifs, voire de fermer des services publics locaux. La multiplication des guichets d’aide et des dispositifs est non seulement coûteuse pour les finances publiques, mais aussi inefficace.

Vous avez renoncé à contraindre les énergéticiens et à réformer le marché européen de l’énergie. Nous avons pourtant besoin de revenir à des tarifs réglementés de vente de l’électricité et du gaz pour l’ensemble des ménages, des entreprises et des collectivités locales, et de rompre avec la logique libérale. Monsieur le ministre délégué, entendez-vous profiter du précédent de l’Espagne et du Portugal pour exiger de l’Europe qu’elle protège ? C’est urgent.

Mme la présidente.

M. Roland Lescure, ministre délégué.

Je vous remercie, monsieur le député, pour vos questions, notamment la dernière, qui me permettent de préciser certains points. Non, l’Espagne et le Portugal ne sont pas sortis du marché européen et, non, les Espagnols et les Portugais ne sont pas complètement exemptés, loin de là, des hausses du prix de l’énergie observées partout en Europe du fait de la guerre en Ukraine. Regardez la facture d’un ménage espagnol dont le prix facial est effectivement plus faible mais qui, en contrepartie, paie une taxe importante. Au final, il n’y a pas d’argent magique : l’Ukraine est en guerre, le coût de l’énergie a augmenté, l’Espagne et le Portugal, comme la France, doivent en payer les frais.

Je le répète, grâce aux mesures du Gouvernement, l’inflation en France est la plus faible d’Europe, y compris si on la compare à celle observée en Espagne et au Portugal. C’est vrai dans le Pas-de-Calais, en Seine-et-Marne, comme partout en France : notre pays est mieux protégé qu’un autre.

Nous aidons tous les boulangers qui ont pu, à raison, se plaindre des hausses importantes de leurs factures. Nous le faisons grâce à la possibilité de cumuler le bouclier à 280 euros par mégawattheure, l’amortisseur électricité et le guichet d’aide au paiement des factures ; des agents sont prêts, sur le terrain, à les aider.

J’ajoute que la baguette a augmenté en France, tout comme la galette ou les pâtisseries. Nous sommes malheureusement en train de partager les coûts d’une crise importante. J’en appelle à la solidarité nationale, y compris, vous l’avez évoqué, des fournisseurs d’énergie que nous avons convoqués plusieurs fois à Bercy. En réalité, ils paient une bonne partie de la note, à travers tout d’abord une contribution exceptionnelle sur les profits que la présente majorité a votée et qui leur coûte quelques milliards d’euros et, ensuite, parce qu’ils vont devoir payer une partie du coût du bouclier à 280 euros.

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