Interventions

Evaluation et contrôle du Gouvernement

Débat sur le devenir de la filière automobile

Exact, monsieur le président. J’ai l’immense honneur d’accueillir le championnat de France de soudure à Vierzon. Il aura encore lieu cette année et j’inviterai l’ancien ministre de l’industrie à y assister, comme il se doit !
Merci, messieurs, d’avoir brossé ce tableau de la filière automobile en France et en Europe. Les perspectives que vous tracez ne sont pas très encourageantes, même si nous avons entendu un chercheur bien plus optimiste que les deux autres intervenants. Nous vivons un moment de bascule de la filière automobile, potentiellement même de l’industrie européenne dans son ensemble, puisque les choix des constructeurs du secteur, qui a tiré la croissance de nos pays depuis tant d’années, se retournent peut-être contre eux. Le fait d’avoir produit de plus en plus de véhicules lourds, gros, consommateurs d’énergie et chers peut constituer un problème si on le rapporte à l’usage qui est fait aujourd’hui de la voiture.
Cet usage change –⁠ c’est bien normal au moment où il faut lutter contre le réchauffement climatique. La stratégie des constructeurs montre peut-être ses limites et il faut également en changer, à la fois pour décarboner le parc automobile –⁠ un enjeu très important –, mais aussi pour éviter que ce parc cesse tout simplement d’exister et ne pas laisser à la concurrence, notamment chinoise, le soin de remplir nos parkings et nos garages. Le risque est bien là !
Vous l’avez dit : la décarbonation, lancée à grand renfort de publicité par la Commission européenne, passe par l’électrification obligatoire du parc d’ici à 2035. La démarche ne fonctionne pas très bien, en tout cas pour ce qui est des constructeurs européens, puisque la vente de véhicules électriques a diminué, comme cela a été souligné. Les propos de M. Pardi sont intéressants : comment, dans notre situation, peut-on mener une politique industrielle de relance de la filière automobile qui soit plus cohérente à l’échelon européen ?
J’ai trois questions.
D’abord –⁠ je le demande de manière un peu abrupte –, est-il sensé de croire qu’une industrie automobile européenne peut encore se développer, d’imaginer que les foyers disposeront encore de deux ou trois voitures, comme cela a pu être le cas chez moi et dans les zones semblables ?
Ensuite, quelles sont les principales entraves réglementaires et économiques à la généralisation d’une offre de véhicules électriques soutenables et abordables, les fameux Vesa que l’on a évoqués tout à l’heure ?
Troisièmement, avez-vous chiffré l’impact d’une telle transformation du marché automobile européen sur l’emploi ? Le changement de modèle nous condamne-t-il à perdre des emplois, ou peut-il au contraire en créer de nouveaux ?

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