Interventions

Evaluation et contrôle du Gouvernement

Débat sur le thème « Quelles réponses à l’envolée des prix des produits de grande consommation ? »

QUESTION AUX INVITES

Je vous remercie de vos exposés respectifs. On observe que l’interdépendance des productions a une forte incidence sur les prix et que, quoi qu’on en dise, la libéralisation des marchés ne contente ni les consommateurs ni les producteurs. On le constate notamment pour les producteurs agricoles : l’augmentation du prix de certains produits a été largement alourdie par l’augmentation des coûts de production d’autres produits.

Vous avez expliqué que les prix correspondaient à un équilibre entre l’offre et la demande, mais c’est quand même un problème. Ne pourrait-on pas imaginer de fixer les prix en fonction des besoins ? Cela me paraît beaucoup plus intéressant.

Monsieur Le Puill, que pensez-vous de la question des quotas et de la généralisation des quotas sur les productions agricoles ? Étant donné que cette fluctuation des prix pose problème, ne devrait-on pas davantage planifier les productions agricoles afin qu’elles correspondent aux besoins ? Cette planification ne pourrait-elle pas nous permettre de sortir d’un système agricole trop tourné vers l’exportation pour en bâtir un autre qui réponde davantage aux besoins alimentaires ?

Quand j’étais jeune, on m’expliquait que les greniers étaient pleins, tandis qu’on a désormais des difficultés pour assurer l’autosuffisance alimentaire.

La généralisation des quotas, qui est sans doute une mesure radicale – c’est bien pour cela que je vous pose la question –, ne serait-elle pas un moyen pour assurer la stabilité des prix afin de répondre aux besoins ?

Mme la présidente

La parole est à M. Gérard Le Puill.

M. Gérard Le Puill

Les contrats que Bonduelle passe avec des producteurs de légumes indiquent des volumes de production dont le prix est garanti : autrement dit, ils définissent des quotas de production. Ils comportent également un cahier des charges qui comprend de nombreuses dispositions sur la qualité, notamment l’irrigation quand c’est nécessaire, la cueillette juste à temps, la livraison rapide, etc. Cette filière fonctionne remarquablement bien. Ce type de contrats s’est beaucoup développé dans la région des Hauts-de-France et il s’est étendu à d’autres régions, notamment à la production de maïs doux dans le Sud-Ouest. Là aussi, les contrats fixent des volumes de production avec des prix garantis et comprennent un cahier des charges définissant la qualité.

J’ai parlé de la filière du comté, qui fonctionne de cette manière depuis de nombreuses années. Les légumes secs consommés en France sont majoritairement importés : ce n’est pas le cas pour les lentilles, mais pour les haricots secs et pour les pois chiches, par exemple. Dans le cadre de la réforme agricole prévue à la fin de cette année, on pourrait envisager la contractualisation pour les volumes et la qualité des produits des légumes secs, afin que les usines soient alimentées par une production de proximité. Il faut que les agriculteurs aient des perspectives et puissent gagner leur vie en travaillant, sinon ils changent de production pour récolter plus de blé et de maïs, tandis qu’on importe certains produits qu’on pourrait cultiver chez nous.

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