Interventions

Evaluation et contrôle du Gouvernement

Débat sur le thème « Le mouvement social contre la réforme des retraites »

QUESTION

Les mobilisations conduites par le mouvement syndical contre la réforme des retraites se sont toujours déroulées dans un calme exemplaire. Le comportement des manifestants n’a posé aucune difficulté du point de vue du maintien de l’ordre.

Je souhaite toutefois vous faire part de mes interrogations et de mes inquiétudes à la suite des événements de ces derniers jours. Je pense d’abord à l’interdiction de manifester aux abords du Stade de France samedi dernier, lors de la finale de la Coupe de France. Un recours engagé par les syndicats a finalement permis à la manifestation de se tenir. La décision prise par l’État d’interdire une telle manifestation au motif qu’elle aurait présenté un risque de trouble à l’ordre public est le symbole d’une tentative d’entrave à la liberté de manifester. (Applaudissements sur quelques bancs du groupe LFI-NUPES.) Les ordres intimant la confiscation des cartons rouges et des sifflets sont choquants et nuisent à la liberté d’expression.

Lors de la manifestation du 1er mai à Paris, j’ai été très surprise par la manière dont ont été traités certains journalistes qui, en couvrant cet événement, ne faisaient pourtant que leur travail. Malgré leur identification claire en tant que reporters, certains ont été gazés, bousculés et matraqués de manière très agressive par certains agents des forces de l’ordre, ainsi que l’attestent de nombreuses vidéos.

Je sais combien est difficile l’action quotidienne des policiers et des gendarmes. Ils exercent leur profession dans des conditions complexes et prennent de grands risques, mais les actes dont je viens de parler ne contribuent pas à maintenir un lien de confiance avec la population.

Le maintien de l’ordre doit servir à protéger la liberté de manifestation et d’expression tout autant que la liberté d’information. Vous en conviendrez : il s’agit de libertés fondamentales de notre démocratie.

Mme la présidente

La parole est à M. le ministre délégué.

M. Jean-François Carenco, ministre délégué

C’est un plaisir de vous répondre, car cela fait un moment que je souhaite réagir à l’emploi du terme « gazer » dans ce contexte ; ce mot renvoie pour moi à une réalité historique assez différente. (Exclamations sur les bancs du groupe LFI-NUPES.)

Et je suis entièrement d’accord avec votre constat, madame Bourouaha, quant aux interdictions que vous évoquez : elles font suite à une initiative de la société privée qui gère – malheureusement peut-être – la sécurité du stade de France. Certes, la police ne l’a pas contredite.

Madame Bourouaha, si les manquements de la police vis-à-vis des journalistes que vous décrivez se sont produits, je ne doute pas une seule seconde que les policiers seront sanctionnés – une enquête de l’IGPN a d’ailleurs été demandée, comme c’est bien normal.

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