Interventions

Evaluation et contrôle du Gouvernement

Débat sur le thème "Evaluation du plan gouvernemental : un Etat plus fort en Seine-Saint-Denis

Sans être un élu de la Seine-Saint-Denis, je ne nie pas l’intensité préoccupante des difficultés que rencontrent certains services publics de ce département. Dans d’autres territoires, il existe aussi des poches de pauvreté où les services publics sont absents, même si c’est à une échelle plus réduite que celle d’un département.

À cet égard, j’ai écouté avec intérêt votre témoignage sur l’importance de la transparence entre, d’une part, les administrés, et, d’autre part, les agents des services publics et les représentants de l’État. À mon avis, cette demande de transparence traduit un besoin de confiance dans l’exercice des fonctions régaliennes dicté par l’autorité : ces fonctions doivent pouvoir être appliquées intelligemment sur le terrain par les fonctionnaires quels qu’ils soient, loin de la vision technocratique que vous dénoncez.

Mon interprétation est-elle juste ? Pour vous, la transparence signifie-t-elle confiance dans le dialogue social et dans les solutions déployées par les différents professionnels, en accord avec leurs interlocuteurs de l’État ?

Quant aux moyens à allouer aux services publics, c’est une question abrupte qui ne fait pas débat. Cependant, il ne faudrait pas qu’une politique légitime menée dans un département floute tous les efforts à faire dans les autres territoires.
Mme la présidente.

La parole est à M. Amine Ghenim.
Bâtonnier de la Seine-Saint-Denis

Pour ma part, je ne vois pas d’inconvénient à la présence de magistrats au sein des commissariats. Cependant, comme Mme Munoz pourra vous le dire mieux que moi, les magistrats n’arrivent même plus à faire leur travail quotidien tant ils sont sollicités outre mesure. On peut donc envisager des rencontres entre policiers, magistrats et avocats, mais le problème est que les magistrats et les greffiers sont écrasés par le nombre des dossiers à traiter. Comment, dans ces conditions, dégager du temps pour de telles initiatives ? Si des mesures urgentes ne sont pas prises pour doter le service public de la justice des moyens adéquats, les difficultés persisteront.

Nous avons d’ailleurs été très surpris d’entendre le garde des sceaux expliquer que la justice avait été réparée grâce au recrutement de quelques centaines ou de quelques milliers de contractuels. Ce n’est pas sérieux. Nous avons le sentiment de vivre dans un autre monde.

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