La France est au cœur de l’histoire de l’olympisme. Pierre de Coubertin fut à l’initiative de la création du Comité international olympique, lui qui, en 1894 dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne, décida de faire renaître les Jeux dans l’ère moderne.
Nous le savons, ces Jeux étaient réservés aux hommes. Ce sont des femmes, comme la joueuse de tennis française Suzanne Lenglen – médaillée d’or en simple dames à Anvers en 1920 –, qui ont contribué à féminiser la culture olympique.
Depuis le XIXe siècle, la langue française est donc indissociable de l’histoire olympique. Si, en 1972, l’anglais a été reconnu comme langue officielle des Jeux, le français conserve encore aujourd’hui une place prépondérante. La règle 23 de la Charte olympique prévoit qu’à toutes les sessions, une interprétation simultanée doit être fournie en français, en anglais, en allemand, en espagnol, en russe et en arabe. Cette même règle précise qu’en cas de divergence entre le texte français et le texte anglais de la Charte olympique ou de tout autre texte édité par le CIO, le texte français fera foi, sauf disposition expresse écrite contraire.
Depuis 2004, à l’occasion de chaque édition des Jeux d’été et des Jeux d’hiver, un grand témoin de la francophonie est chargé de veiller au respect de la Charte olympique, qui consacre ces principes.
Malgré cette reconnaissance officielle, la réalité de terrain reste contrastée. En 2016, à l’occasion des Jeux olympiques de Rio de Janeiro, le saxophoniste camerounais Manu Dibango soulignait, en tant que grand témoin de la francophonie, sa déception à l’égard du traitement réservé à notre langue.
Cette année, la Semaine de la langue française et de la francophonie et le Sommet de la francophonie ont permis de faire rayonner la langue de Molière dans tous les pays francophones. Les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 doivent nous permettre de prolonger la promotion du français dans le monde entier : tel est l’objet de proposition de résolution que nous examinons.
Dans son article unique, ce texte recommande que l’usage de la langue française soit généralisé dans toutes les communications officielles liées à l’événement, encouragé pour les athlètes, entraîneurs et officiels lors de leurs rencontres avec la presse et promu grâce aux moyens de traduction instantané pour toutes les personnes travaillant et assistant à ces Jeux. Enfin, ce texte fait appel à la création d’un comité de suivi chargé de la mise en œuvre de cette résolution et de la promotion de la langue française dans tous les événements sportifs internationaux.
Il est décisif, pour ces Jeux olympiques, de mettre en avant l’universalité de la langue française et l’attachement de la France à la pratique sportive. C’est pourquoi les députés du groupe GDR-NUPES voteront en faveur de cette résolution.
Pourtant, le rayonnement de la France et de sa culture lors de ces Jeux ne passe pas uniquement par la promotion de l’usage de la langue française dans les communications officielles, les réglementations ou les conférences de presse. La France rayonnera aussi à l’international en garantissant à tous les étudiants qui ont été obligés de quitter leur chambre une solution de relogement digne, en sanctionnant le travail dissimulé de certains bénévoles, en mettant fin à la politique de nettoyage social qui expulse les personnes sans abri vers les villes de province et en investissant dans les services publics pour garantir l’accès de toutes et tous aux transports. Il ne pourra y avoir d’héritage culturel des Jeux olympiques de Paris sans héritage social !