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Pn Protéger le groupe Electricité de France d’un démembrement - 2ème lect

RAPPORTEUR POUR AVIS

Je ne vais pas ouvrir à nouveau le débat sur la politique énergétique, car tel n’est pas l’enjeu de la proposition de loi, que nous voulons efficace, pragmatique et concrète – notez que nous aurions pu aller plus loin, si nous avions laissé parler notre cœur et notre raison. L’objectif du texte est triple.

Premièrement, il vise à tirer les enseignements de trente ans de libéralisation du secteur de l’énergie. Quand l’État stratège disparaît, l’État protecteur et régulateur s’affaiblit ; la situation que nous vivons confirme ce diagnostic.

Deuxièmement, il s’agit de tirer les enseignements de la commission d’enquête présidée par notre collègue Raphaël Schellenberger, qui est parvenue à d’excellentes conclusions : elle nous rappelle ainsi que l’énergie est « l’industrie de l’industrie », insiste sur l’importance de l’intégration d’EDF pour la construction d’un mix énergétique équilibré et intelligent, laissant à la fois une place au nucléaire et à la transition énergétique. Vous l’aurez compris, la proposition de loi est un texte anti-Hercule.

Elle vous obligera à passer devant le Parlement si, d’aventure, vous aviez à nouveau la mauvaise idée de découper le groupe EDF pour le vendre à l’encan.

J’en viens au troisième objectif du texte. Peut-être les boulangers de votre circonscription se portent-ils bien, monsieur le ministre délégué ; dans la mienne, ils sont dans le pétrin.

Comme les artisans, les PME ou encore les TPE, les boulangers sont confrontés à l’explosion des prix de l’énergie, qui fragilise leur compétitivité et souvent leur existence. Cela justifie que nous les soutenions, non en ouvrant la boîte de Pandore de la dépense publique, mais en faisant preuve d’efficacité. Je vous renvoie à l’Arenh – accès régulé à l’électricité nucléaire historique –, instauré par une mauvaise loi, et à son coût pour les finances publiques et les finances d’EDF, et vous invite à y mettre fin, ainsi qu’à la corrélation du prix de l’électricité à celui du gaz.

Voilà les principes selon laquelle le texte a été conçu. Défendu en première lecture par mon collègue Philippe Brun, il a été repris par le groupe communiste à l’occasion de sa niche parlementaire. Il a vocation à réunir un arc politique large, dans une réinvention du Conseil national de la Résistance (CNR) – celui de Marcel Paul, qui considérait l’énergie comme un bien commun –, pour en puiser la sève afin de ramener définitivement EDF dans le giron public et de protéger ainsi ce bien commun. (Applaudissements sur les bancs du groupe GDR-NUPES et sur plusieurs bancs des groupes LFI-NUPES, SOC et Écolo-NUPES.)

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