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Discussions générales

PLF 2014 (commission élargie) : Enseignement scolaire

On peut se féliciter, en effet, de l’augmentation de ce budget, que nous constatons pour la deuxième année consécutive. Ces moyens supplémentaires sont tout à fait les bienvenus pour mettre en œuvre la loi de refondation de l’école, et nous devrons poursuivre cet effort budgétaire dans les prochaines années, afin de combler les déficits nés d’années de diète au détriment de l’éducation nationale, de répondre aux besoins de formation des maîtres, cette formation qui est au cœur de notre réforme – vous l’avez rappelé, monsieur le ministre – et d’accueillir de la meilleure façon possible, dans nos 50 000 écoles, les 30 000 élèves supplémentaires attendus à la prochaine rentrée.
J’insiste sur la création de postes supplémentaires. Vous annoncez la création de 2 355 postes d’enseignants dans le premier degré, ce qui est un peu moins que les 3 046 créations de poste de 2013, mais cela doit nous permettre d’avoir réellement un maître devant chaque classe, ce qui n’était pas le cas lors des précédentes rentrées, et d’avoir un maître supplémentaire par école dans le plus grand nombre possible d’écoles, pour répondre aux besoins de travail en équipe et pour aider les enfants en difficulté.
Je veux attirer votre attention, monsieur le ministre, sur plusieurs points et poser plusieurs questions.
D’abord, je viens de le dire, nous avons besoin de maîtres formés. Vous avez vous-même soulevé le problème de l’inégalité de la mise en place des ESPE dans les différentes universités. Quels moyens vous donnez-vous pour mettre un terme, très rapidement, à ces disparités parfois très importantes dans la répartition des formations dans ces écoles ?
Ensuite, la communauté éducative du département de Seine-Saint-Denis insiste sur des problèmes importants comme la précarité dans les équipes éducatives et leur manque de stabilité, question que nous devons absolument traitée pour pouvoir améliorer la qualité éducative dans nos écoles.
Je veux également vous interroger sur les RASED. Il n’y a, je crois, que 72 créations de postes pour ce dispositif d’aide aux enfants les plus en difficulté. Vous aviez annoncé que vous engagiez une réflexion sur son avenir. Pouvez-vous nous en dire plus ?
J’aimerais également insister sur la nécessaire concertation avec les élus sur l’éducation prioritaire. Les élus, notamment nos maires-adjoints chargés de suivre les questions scolaires, sont, eux aussi, des spécialistes de ces questions. Or ils n’ont pas été associés à cette réflexion. Je le regrette.
Concernant les emplois d’avenir, je n’arrive pas à savoir précisément où en est le recrutement. Nous disposons, bien sûr, du nombre de postes ouverts au titre des emplois d’avenir de professeur, mais quelle est la réalité du recrutement ? Il semblerait que certaines académies rencontrent des difficultés pour procéder à ce recrutement et pourvoir tous les postes créés.
Répondant tout à l’heure à Mmes les rapporteures, vous avez eu une formule assez forte, déclarant que, pour le secondaire, il faudrait « inventer ». Je pense que vous avez effectivement raison de placer l’exigence à ce niveau. J’aimerais plus particulièrement vous entendre à propos de la filière professionnelle. Quelles sont vos pistes ? Quel est le programme du travail sur cette filière ?
Si je suis attachée à la réforme des rythmes scolaires, il ne faut cependant pas nier les problèmes rencontrés, ne serait-ce que parce qu’il faut les résoudre pour mettre en œuvre la réforme. Des villes se sont donné un an et mènent un travail préparatoire extrêmement important de consultation pour l’appliquer à la rentrée 2014. Comment ferez-vous remonter les fruits de cette expérience, de cette concertation actuellement menée au niveau local ?
Hier, nous avons discuté, en examinant en commission élargie le budget « Jeunesse, sport et vie associative », du fameux programme d’investissement d’avenir en faveur de la jeunesse, que vous faites aussi apparaître, bien sûr, dans le budget de l’éducation nationale. Vous parlez d’employabilité, de lutte contre le décrochage scolaire et de programmes innovants, mais avez-vous déjà une idée du contenu de ceux-ci ? Nous avons effectivement du mal à y voir clair en ce qui concerne l’utilisation de ces fameux 100 millions d’euros.

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Marie-George
Buffet

Députée de Seine-Saint-Denis (4ème circonscription)

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