PLF 2014 (commission élargie) : Anciens combattants, mémoire et liens avec la nation
Publié le 21 octobre 2013Plutôt qu’un réquisitoire, j’établirai un constat. Pour être cordial, ce budget n’est pas inacceptable, il est insuffisant. Les crédits consacrés à la reconnaissance et la réparation au monde combattant diminuent de 78 millions. Au cours de la XIIIe législature, la baisse a été de 447 millions. À budget constant, considérant le nombre annuel de disparitions – entre 50 000 et 60 000 –, on pourrait faire beaucoup, d’autant que la moyenne d’âge des anciens combattants est supérieure à soixante-quinze ans. Va-t-on attendre encore vingt-cinq ans pour donner satisfaction à leurs légitimes revendications ? Ils ne seront alors plus qu’une dizaine de centenaires à qui on remettra la légion d’honneur et un chèque de 1 000 euros.
Ces revendications sont les suivantes : rattrapage de la valeur du point de PMI, qui touche l’ensemble des anciens combattants et victimes de guerre ; relèvement de l’indice du plafond majorable des rentes mutualistes ; bénéfice effectif de la campagne double pour les anciens d’Afrique du Nord ; création d’une allocation différentielle pour les anciens combattants les plus démunis ; relèvement du plafond de l’allocation différentielle au niveau du seuil de pauvreté – 964 euros, voire 977 euros.
Par ailleurs, le Gouvernement a décidé de réduire de 20 % sa subvention aux rentes mutualistes. J’allais parler de la suppression de la demi-part fiscale pour les veuves, mais je vous remercie d’avoir maintenu cet avantage.
Les effectifs des services départementaux de l’ONAC se réduisent, ce qui conduira, à terme, à une régionalisation. Un geste est prévu pour les demandes de « carte à cheval ». C’est un peu tard, mais nous l’acceptons.
La politique de la mémoire, parent pauvre de la mission, voit ses crédits croître de près de 6 millions, en raison surtout des cérémonies à venir. À l’occasion de la célébration du centenaire du déclenchement de la guerre de 1914-1918 nous pourrions réhabiliter de façon collective les fusillés pour l’exemple.
Partant de la hausse de 800 000 euros prévue pour revaloriser à 932 euros le plafond de l’aide différentielle en faveur des conjoints survivants, pourquoi ne pas prévoir une rallonge de 1,1 ou 1,12 million pour porter ce plafond à 977 euros ?
Pourquoi rien n’est-il prévu pour les conjoints survivants de très grands invalides de guerre, alors qu’un rapport avait été obtenu l’an dernier ?
Qu’attendons-nous – j’insiste beaucoup sur ce point – pour régler le problème de la campagne double pour les anciens d’AFN ?
Enfin, comment évoluera le dispositif d’indemnisation des victimes des essais nucléaires pour que les crédits soient effectivement consommés ?
