Les centres de santé pluriprofessionnels : antidote aux déserts médicaux ? (Débat)
Publié le 26 novembre 2025Je remercie les intervenants pour leur présence ainsi que le groupe Écologiste et social et Jean-Claude Raux pour avoir organisé ce temps d’échanges. Dans le groupe de travail transpartisan sur les déserts médicaux, nous connaissons bien le sujet des centres de santé, qui sont effectivement une des réponses à la désertification médicale.
Moi qui ai assisté au récent congrès de la FNCS, je m’interroge sur la capacité de ces centres à assurer l’égalité territoriale dans le cadre de la solidarité nationale. À Vierzon, nous menons plusieurs expérimentations, dont l’organisation d’un centre de santé sous forme de groupement d’intérêt public (GIP). Nous avons aussi créé, avec l’hôpital de proximité mais hors ses murs, un centre de santé où les praticiens peuvent devenir des médecins traitants, ce qui est le plus important – plus encore que les consultations avancées. Dans un département qui manque cruellement de médecins, cela permet à des praticiens à diplôme hors Union européenne (Padhue) d’intervenir en étant tutorés par des confrères de l’hôpital.
Mes questions sont les suivantes : les centres de santé, dont beaucoup sont fonctionnarisés ou municipalisés, ne risquent-ils pas d’accroître les inégalités entre les territoires riches, qui pourraient s’en payer, et les autres, qui n’auraient pas cette capacité ? Pour échapper à ce risque, comment fait-on pour que la solidarité nationale les chapeaute ? À Vierzon, ce sujet majeur nous a conduits à choisir l’option du GIP. Dans cette organisation, différente de celle d’un centre de santé fonctionnarisé, les intervenants sont des salariés de droit privé en partie payés à l’acte. Cette solution, qui déplaît fortement à la FNCS, nous permet d’assurer le service et l’accès aux soins sans déséquilibrer les comptes des collectivités locales, car ce n’est pas à elles de payer pour la santé.