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Questions au gouvernement

Stratégie industrielle de l’Etat et commandes ferroviaires

Monsieur le Premier ministre, l’actuelle semaine nationale de l’industrie ne peut faire oublier qu’en quinze ans, l’emploi y a chuté de 15 %. En six ans, cette activité a perdu 166 000 emplois et 620 sites ont été rayés de la carte.
Les groupes du CAC 40, dont beaucoup s’enrichissent du travail industriel, ont vu leurs liquidités exploser de 60 %, mais une grande part d’entre elles est placée dans des instruments financiers de court terme, et le sous-investissement est chronique en dépit des largesses fiscales et du CICE. Ils réclament par ailleurs un code du travail à leur botte, mais n’investissent plus dans l’hexagone.
Ce bilan désastreux du capitalisme d’affaires devrait vous inciter à rompre avec les logiques à l’œuvre depuis quarante ans. Sans industrie forte, il n’y a pas d’économie forte. On sait qu’à 20 % d’emplois industriels dans un pays, il n’y a pas de problème de chômage. Nous en sommes, nous, à 13 %. L’industrie, c’est 90 % de nos exportations et 80 % de la recherche des entreprises.
Ces atouts sont mis à mal par les choix d’austérité, avec lesquels il faudrait rompre sans attendre.
L’avenir de notre filière ferroviaire, par exemple, est menacé par une rupture des commandes. L’État va-t-il prendre les mesures nécessaires pour le renouvellement du matériel roulant ? Ne pensez-vous pas qu’au-delà d’une semaine de façade, notre industrie nationale a besoin d’une intervention stratégique forte et pérenne de l’État ? (Applaudissements sur les bancs du groupe de la Gauche démocrate et républicaine.)
M. le président. La parole est à M. le secrétaire d’État chargé des transports, de la mer et de la pêche.
M. Alain Vidalies, secrétaire d’État chargé des transports, de la mer et de la pêche. Monsieur le député, l’avenir de l’industrie ferroviaire est une question majeure dans notre pays, vous le savez. Cette filière représente plus de 21 000 emplois.
Les décisions annoncées par l’État – je viens d’en évoquer certaines – vont favoriser le maintien de cette filière. Il y aura un appel d’offres de 1,5 milliard, une commande de trente rames, trente rames attendues dans le cadre de l’appel à Regiolis, c’est-à-dire fabriquées par Alstom. Des discussions sont en cours avec Bombardier pour du matériel fabriqué en France, notamment pour l’éventuel équipement des lignes sur la Normandie. Et puis, il y aura des appels d’offres sur le Grand Paris car il y a de nombreux projets à la SNCF et à la RATP.
Il y a parfois des ruptures de charges dans telle ou telle entreprise. Cela peut être le cas aujourd’hui dans l’usine d’Alstom à Reichshoffen. Nous avons essayé de faire une commande sur étagères, directement à cette société, mais le matériel que l’on attendait ne faisait pas partie du marché d’origine et il y avait un vrai risque juridique. Voilà pourquoi l’État a décidé de faire un appel d’offres.
J’espère que les régions viendront abonder la commande par l’État de trente rames que j’ai annoncée la semaine dernière.
Vous le voyez, nous avons une stratégie importante de soutien à la filière industrielle. Je l’ai dit, celle-ci représente 21 000 emplois, il y a des perspectives positives et des marchés seront passés dans les semaines et les mois qui arrivent. (Applaudissements sur quelques bancs du groupe socialiste, républicain et citoyen.)

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