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Questions au gouvernement

Stratégie du gouvernement pour la sortie du confinement

L’Organisation mondiale de la santé n’a cessé depuis le début de l’épidémie d’appeler tous les pays touchés à multiplier les dépistages pour chaque cas symptomatique.

Son directeur général a encore rappelé hier à Genève un message simple pour tous les pays : « Testez, testez, testez les gens ! »

Alors que nos voisins allemands réalisent désormais un demi-million de tests de dépistage par semaine, la France n’en effectuait encore la semaine dernière que 5 000 par jour.

Vous avez semblé, samedi dernier, vouloir opérer un changement de stratégie en annonçant la commande massive de tests sérologiques dans l’espoir de pouvoir pratiquer quelque 100 000 tests par jour d’ici à la fin du mois de juin.

Si nous notons cette inflexion stratégique, de nombreuses questions demeurent.

Qu’est-ce qui justifie que notre pays n’ait pas, dès le départ, pris la décision de suivre les recommandations de l’OMS en matière de dépistage ?

Cette question en appelle une autre sur la stratégie sanitaire de sortie du confinement de la population – vous avez évoqué la fin du mois de juin pour les tests de dépistage.

Nos concitoyens aspirent à une information claire sur la stratégie poursuivie, les perspectives et projections qui sont les vôtres. Aujourd’hui, dans leur grande majorité, nos concitoyens respectent le confinement – il faut le souligner et leur témoigner notre solidarité. Ils ont d’autant plus besoin d’être éclairés sur la méthode.

Attendez-vous de disposer du nombre de tests de dépistage nécessaire pour amorcer la sortie du confinement ? Votre objectif est-il encore d’atteindre le seuil de l’immunité de groupe, en vous assurant d’ici là de minimiser le nombre de victimes ? La sortie sera-t-elle progressive, en fonction de la disponibilité des masques pour le grand public ? Allons-nous manquer de médicaments ?
Autant de questions sur lesquelles nous aimerions vous entendre, monsieur le ministre.

M. le président. La parole est à M. le ministre des solidarités et de la santé.

M. Olivier Véran, ministre des solidarités et de la santé. Votre question, madame Faucillon, porte sur notre stratégie globale et ses perspectives d’évolution. Elle aborde un enjeu essentiel : l’immunisation de la population. À partir de quelle proportion de Français immunisés – par un vaccin, s’il existe, ou après avoir été affectés par la maladie, de manière symptomatique ou non – peut-on considérer que le virus ne circule plus ? Comment freiner le plus possible cette circulation pour permettre à nos hôpitaux de soigner les malades ? La situation actuelle du Grand-Est et de l’Île-de-France montre à quel point il était vital d’appeler au confinement généralisé afin d’éviter un afflux encore plus important de malades dans les hôpitaux qui aurait complètement emporté notre système de santé.

Comment s’assurer du niveau d’immunisation de la population, demandez-vous ? C’est tout l’objet de la sérologie qui permet de déterminer si une personne a développé des anticorps, des immunoglobulines, en réaction à l’exposition au virus, en l’absence de vaccin. J’espère de tout cœur, et vous aussi, que nos industriels, Sanofi ou d’autres, seront capables d’en développer un très rapidement.

Il est important de saluer aussi la mobilisation de l’industrie pharmaceutique. Je leur tire mon chapeau, car celle-ci est à nos côtés et ses salariés travaillent du soir au matin pour faire de la recherche et produire les médicaments. Il faut aussi le reconnaître en période d’épidémie.

La sérologie, qui permet de s’assurer de l’immunisation de la population, est en cours de recherche et de développement. Aucun pays au monde n’a encore réussi à établir une sérologie pouvant être diffusée à grande échelle, mais la recherche progresse très vite et j’ai très bon espoir que dans quelques jours, peut-être quelques semaines au plus tard, nous puissions effectuer des sérologies dans la population. Nous verrons alors quel pourcentage de celle-ci est immunisé. Ce sera un indicateur très précieux pour piloter les politiques sanitaires une fois que nous aurons levé le confinement, en complément de la politique de dépistage que j’ai évoquée il y a quelques instants.

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Elsa
Faucillon

Députée des Hauts-de-Seine (1ère circonscription)
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