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Questions au gouvernement

Situation de l’hôpital

M. le président. La parole est à Mme Jacqueline Fraysse, pour le groupe de la Gauche démocrate et républicaine.
Mme Jacqueline Fraysse. Madame la ministre de la santé et des sports, vous dites à qui veut l’entendre que votre objectif est de sauver les hôpitaux publics. Pourtant, dans le même temps, vous ne leur accordez pas les moyens d’accomplir leurs missions et leur imposez, par l’intermédiaire des ARH, des contraintes budgétaires irréalistes, obligeant les directions à prendre des mesures contre-productives, car guidées par des objectifs comptables et non médicaux.
Résultat : les hôpitaux manquent de personnel...
M. Patrick Roy. Hélas !
Mme Jacqueline Fraysse. ...et fonctionnement en flux tendu. Beaucoup sont au bord de la rupture, particulièrement en cette période où se cumulent congés et réquisitions d’internes et de jeunes infirmiers pour la vaccination contre la grippe A/H1N1.
À l’Assistance publique - Hôpitaux de Paris, il est question de supprimer plus de 1 000 postes, dont 150 médecins, et de regrouper les 39 hôpitaux qui la composent en seulement douze groupes hospitaliers.
Ces mesures dégradent les conditions d’exercice des professionnels au détriment de la qualité des soins, mais accentuent également les inégalités devant la santé. J’en veux pour preuve que les services de proximité aux tarifs conventionnés seront fermés, comme au service de médecine nucléaire de l’hôpital Louis-Mourier de Colombes qui vient pourtant d’être rénové.
La communauté médicale est, à juste titre, inquiète et mobilisée. Je tiens à saluer ici les professeurs et chefs de service qui ont donné l’alerte,...
M. Maxime Gremetz. Très bien !
Mme Jacqueline Fraysse. ...les 900 médecins qui se sont engagés à démissionner si les suppressions de postes étaient maintenues et l’ensemble des personnels qui, grâce à leur courageuse mobilisation, obtiennent des avancées, comme à l’hôpital Ambroise-Paré de Boulogne.
Madame la ministre, allez-vous enfin les écouter et leur attribuer les moyens financiers qu’ils réclament légitimement au service de la santé de tous nos concitoyens ? (Applaudissements sur les bancs du groupe GDR et sur de nombreux bancs du groupe SRC.)
M. le président. La parole est à Mme Roselyne Bachelot-Narquin, ministre de la santé et des sports.
M. Patrick Roy. Et des franchises médicales !
Mme Roselyne Bachelot-Narquin, ministre de la santé et des sports. Madame la députée, je ne peux pas laisser dire que nous ne consacrons pas un effort substantiel à l’hôpital, en particulier à l’hôpital public. (Applaudissements sur quelques bancs du groupe UMP.)
M. Maxime Gremetz. C’est pourtant ce que nous affirmons !
Mme Roselyne Bachelot-Narquin, ministre de la santé. L’année dernière, ce sont 2 milliards d’euros supplémentaires qui ont été consacrés à l’hôpital public dans le cadre de la loi de financement de la sécurité sociale. Pour 2010, 2 milliards d’euros supplémentaires seront encore consentis à ce secteur,...
M. Philippe Briand. Eh oui !
Mme Roselyne Bachelot-Narquin, ministre de la santé. ...alors que notre pays traverse une crise économique et financière sans précédent.
Nous avons décidé d’investir dans notre santé, dans nos hôpitaux publics, alors que nos dépenses hospitalières sont les plus élevées du monde et que nous avons le maillage hospitalier le plus resserré du monde. (Exclamations sur les bancs des groupes SRC et GDR.) Ainsi, 10 milliards d’euros seront consacrés à la rénovation des hôpitaux dans le cadre du plan Hôpital 2012.
M. Pierre Gosnat. Quid du personnel ?
Mme Roselyne Bachelot-Narquin, ministre de la santé. Le déficit des hôpitaux publics n’est pas une fatalité. Les deux tiers de nos hôpitaux publics sont en excédent budgétaire.
M. Maxime Gremetz. Ce n’est pas vrai ! (Protestations sur les bancs du groupe UMP.) Les deux tiers sont en déficit !
M. le président. Monsieur Gremetz !
M. Maxime Gremetz. Il faut qu’elle arrête de mentir !
Mme Roselyne Bachelot-Narquin, ministre de la santé. Nous demandons, bien entendu, aux hôpitaux qui sont en difficulté de réfléchir aux moyens de la bonne gestion.
Oui, les 37 établissements de l’AP-HP qui regroupent 90 000 salariés sont en déficit, mais je fais toute confiance à son directeur général, Benoît Leclercq et au président de la CME, le professeur Coriat, pour réfléchir ensemble aux moyens médicaux afin de retrouver les voies de la bonne gestion et du retour à l’équilibre à l’Assistance publique - Hôpitaux de Paris. (Applaudissements sur quelques bancs du groupe UMP.)

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