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Questions au gouvernement

Réforme des retraites

Monsieur le Premier ministre, votre gouvernement et votre majorité rivalisent d’éloges sur la réforme des retraites que vous proposez. Celle-ci serait bonne pour les citoyens, bonne pour la jeunesse. Elle ne ferait que des gagnants et pas de perdant. (M. Florian Bachelier applaudit.)

Si vous êtes si sûr de vous, de vos convictions, pourquoi refusez-vous aux citoyens d’être au cœur des débats ?

Quelque 67 % d’entre eux réclament un référendum.

Pourtant, hier, la majorité a rejeté la motion référendaire que nous avons signée avec soixante collègues. Des arguments indignes et arrogants ont été avancés pour tenter de justifier ce refus ; c’est un manque de respect de la démocratie et des citoyens. En vérité, vous avez peur du peuple. (Exclamations sur plusieurs bancs du groupe LaREM.)

Vous savez bien qu’il n’y a pas, dans le pays, de majorité favorable à ce que les Français travaillent plus longtemps pour une pension moindre, sur laquelle vous appuyer. (Applaudissements sur les bancs du groupe GDR et sur plusieurs bancs du groupe SOC.) Vous refusez d’entendre le mouvement social qui s’exprime depuis plusieurs mois et la colère profonde qui gronde désormais dans tous les milieux professionnels. Vous avancez seul contre tous, oreilles bouchées et yeux bandés, pour défendre, coûte que coûte, les seuls intérêts des plus hauts revenus.

En faisant le pari du passage en force, contre le Parlement et contre les citoyens, vous abîmez un peu plus notre démocratie et notre contrat social. La démocratie directe n’est pas un danger ; elle n’est ni un risque, ni une faiblesse. Il faut faire confiance au peuple, qui est suffisamment intelligent pour comprendre et se prononcer sur votre projet de loi. (Applaudissements sur les bancs du groupe GDR.) Vous vous croyez trop subtil pour lui ; c’est son intelligence que vous insultez.

Monsieur le Premier ministre, soyez courageux et laissez les Français voter pour ou contre votre réforme. (« Bravo ! » et applaudissements sur les bancs du groupe GDR et sur plusieurs bancs du groupe SOC.)
M. le président.

La parole est à M. le secrétaire d’État auprès du ministre des solidarités et de la santé, chargé des retraites.

Je me suis déjà exprimé hier sur la motion référendaire.

Je ne vous ai manifestement pas convaincu, puisque vous maintenez vos propos, et les répétez aujourd’hui, lors des questions au Gouvernement.

Vous vous en doutez, mes arguments ne varieront pas : vous êtes les représentants du peuple ; vous-mêmes, élu dans les Hauts-de-France, avez toute la légitimité pour débattre dans cet hémicycle, avec vos arguments. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe LaREM.) Le projet du Gouvernement n’est pas le vôtre, mais vous savez exprimer votre opinion, défendre vos arguments, (Exclamations sur plusieurs bancs du groupe GDR) comme l’ensemble des parlementaires.

Nous sommes dans une démocratie représentative ; les députés ont toute leur place pour construire la loi et la faire évoluer. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe LaREM.)

Je suis chargé, au sein du Gouvernement, de ces questions. Nous avons besoin des échanges avec les parlementaires pour faire évoluer le texte, l’enrichir sur les questions de pénibilité, de handicap, de carrières longues. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe LaREM. – Exclamations sur les bancs du groupe GDR.) Nous voulons débattre de tout cela avec vous.

Si je ne ferai pas exactement la même réponse qu’hier, vous connaissez donc déjà mon avis : nous ne pouvons réduire ce formidable projet de société à une question unique, fermée, à la réponse binaire.
Sommes-nous pour la solidarité ? Oui, nous sommes pour la majoration des droits familiaux, qui concernent les femmes à partir du premier enfant – elles sont plus de cinq millions. Oui, nous voulons un dispositif solide, qui assure une solidarité pérenne. (Applaudissements sur les bancs du groupe LaREM. – Exclamations sur les bancs des groupes GDR, FI et SOC)

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