La relance du chemin de fer ? Toujours rien ! Zéro ! Les organisations syndicales, les organisations patronales, la Convention citoyenne pour le climat vous interpellent en urgence de toutes parts ? Zéro ! Votre loi d’orientation des mobilités de 2018 ? En 2020, elle se traduit pas l’incapacité à recapitaliser la société anonyme SNCF. Toujours zéro !
Côté direction, en revanche, la casse continue dans la fret. Ainsi, la gare de triage de Grande-Synthe est menacée de fermeture à la fin de l’année. Je ne parle même pas de celle de Sotteville-lès-Rouen, dans ma circonscription, qui se liquéfie. Les petites lignes capillaires ? Prenons la ligne Mont-Dore-Volvic, qui transporte les bouteilles d’eau : elle est menacée de fermeture à la fin de l’année.
Quant au train qui relie Perpignan à Rungis, il ne roule plus depuis un an.
Les emplois dans les régions et, plus largement, l’activité des territoires, dont chacun se gargarise – il n’est qu’à compter le nombre de fois que, ces derniers semaines, voire ces derniers jours, le mot « territoires » a été employé – périclitent en ce moment même.
Le Président a assuré vouloir redévelopper massivement le fret ferroviaire. Vous-même, monsieur le Premier ministre, avez affirmé vouloir accélérer les projets de réseaux, dont la sauvegarde des petites lignes. Les députés communistes vous demandent simplement quelles sont, en la matière, vos décisions urgentes et vos arbitrages imminents. (Applaudissements sur les bancs des groupes GDR et FI.)
M. le président. La parole est à M. le ministre délégué chargé des transports.
M. Jean-Baptiste Djebbari, ministre délégué chargé des transports. La relance du chemin de fer a été entamée en 2017… (Exclamations sur les bancs du groupe GDR) avec la reprise de 35 milliards d’euros d’une dette devenue insoutenable, fruit d’un surinvestissement dans les lignes à grande vitesse et d’un sous-investissement chronique dans le réseau secondaire.
La relance, depuis 2017, se traduit donc par le versement, chaque année, de 15 milliards de dotation publique à la SNCF et de 3 milliards d’investissement dans le réseau – contre 1 milliard il y a dix ans.
Vous avez évoqué les petites lignes : nous avons signé, dans une dynamique partenariale, deux protocoles d’accord, pour sauvegarder les 9 000 kilomètres de petites lignes ferroviaires, avec les régions Centre-Val-de-Loire et Grand Est, pour plus d’1 milliard d’euros. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe LaREM. –Exclamations sur les bancs du groupe GDR.) Encore aujourd’hui les travaux étaient en cours.
Comme vous l’avez souligné, la relance du chemin de fer passe également par le fret ferroviaire. Le Président de la République et le Premier ministre se sont exprimés de façon très claire sur le sujet. Des investissements massifs seront entrepris dans le cadre du plan de relance pour mieux articuler, aux plans français et européen, les infrastructures ferroviaires et portuaires : il y a de grands manques et de grands retards.
Cette relance passe également par la création de modèles économiques plus robustes : nous subventionnons déjà le transport combiné et avons vocation à accélérer encore notre action en matière de wagons isolés. C’est un sujet que vous connaissez particulièrement bien. La relance passe encore par la création de nouvelles autoroutes ferroviaires, s’agissant notamment du Perpignan-Rungis, madame Panot.
M.le Premier ministre et moi-même ferons prochainement des annonces très concrètes.
(Applaudissements sur quelques bancs du groupe LaREM.)