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Questions au gouvernement

Crise de la filière bois

Dans l’Allier, où je suis élu, se trouve la forêt de Tronçais, plus belle chênaie d’Europe. Ma question concerne la pénurie de bois que connaît en ce moment le pays du fait des exportations vers la Chine qui capte nos richesses et la plus-value économique qu’elles pourraient engendrer pour la France.

Un chêne français sur trois part en Chine sans avoir subi aucune transformation sur le territoire. Dans le même temps, les scieries françaises sont empêchées de tourner à plein régime faute de bois, alors que la relance est là et que les commandes affluent. Si ce problème d’approvisionnement touche déjà 90 % des scieries de chêne, il s’étendra bientôt au résineux, pilier du bois de construction et de la palette. La situation va encore s’aggraver avec la décision prise par la Russie de bloquer ses exportations de grumes et de sciages à partir du 1er juillet 2021, alors que 70 % des bois russes partaient jusqu’alors en Chine, laquelle a interdit la récolte de chênes sur son territoire durant quatre-vingt-dix-neuf ans, et plafonné la récolte de résineux.

C’est une fuite des ressources forestières et un gâchis économique pour la France, mais aussi un gâchis écologique, car le chêne est une véritable pompe à carbone, à quoi s’ajoutent les émissions liées au transport des grumes jusqu’en Chine.

De plus, le Gouvernement prévoit la suppression de près de 500 postes au sein de l’Office national des forêts (ONF) dans le cadre du contrat État-ONF 2021-2025. Or ce n’est pas en affaiblissant l’ONF qu’on réglera ces questions. Les communes forestières sont elles aussi inquiètes de la dégradation à venir du maillage territorial.

La filière bois a besoin du soutien de l’État. Quelles décisions fortes comptez-vous prendre pour répondre à la situation et enrayer rapidement l’export massif et incontrôlé du bois français, tout en maintenant la capacité de gestion et d’action de l’ONF ? (Applaudissements sur les bancs des groupes GDR et SOC.)
M. le président.

La parole est à Mme la secrétaire d’État chargée de la biodiversité.

Mme Bérangère Abba, secrétaire d’État chargée de la biodiversité.

Votre question est double : tout d’abord, elle illustre la responsabilité majeure de l’ONF en matière de gestion des forêts publiques mais également s’agissant de la politique forestière et de la vision que nous défendons au niveau national.

Avec la reprise de l’activité, nous constatons en effet de fortes tensions sur les matières premières, causant d’importantes hausses des prix. C’est dans ce cadre que le sujet que vous évoquez est devenu prioritaire, notamment s’agissant de l’approvisionnement de nos scieries.

Dans le cadre de l’examen du projet de loi portant lutte contre le dérèglement climatique et renforcement de la résilience face à ses effets, le Gouvernement a fait adopter un amendement visant à créer une obligation de qualification pour les opérateurs qui commercialisent ces grumes : c’est un premier pas.

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