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Questions au gouvernement

Bilan de la politique du Gouvernement

M. le président. La parole est à M. André Gerin, pour le groupe de la Gauche démocrate et républicaine.
M. André Gerin. Monsieur le Premier ministre, vous ne pouvez ignorer la colère que suscite la politique que vous poursuivez depuis quatre ans.
Les Français voient bien ce qui vous anime : largesses pour les privilégiés (Murmures sur les bancs du groupe UMP), ceinture pour nos concitoyens. (Protestations sur les bancs du groupe UMP.)
Chacune de vos réformes apporte son lot d’austérité supplémentaire. Vous y ajoutez, de surcroît, une indécente surenchère de chasse aux voix à l’approche des élections. Après les immigrés, désignés comme envahisseurs et boucs émissaires, ce sont à présent les titulaires du RSA qui sont traités de fainéants. (« C’est faux ! » sur les bancs du groupe UMP.)
M. Pierre Lang. Menteur !
M. André Gerin. Avec ce discours mensonger, vous humiliez ces Français.
Vous êtes d’ailleurs capable d’atteindre des sommets. Ainsi après la séquence des questions au Gouvernement, nous allons avoir à voter un projet de loi constitutionnel relatif à l’équilibre des comptes publics. Il s’agit d’inscrire dans le marbre de la Constitution l’austérité comme règle désormais intangible.
Le corset de fer de Bruxelles et du FMI devient la norme. On promet déjà du sang et des larmes aux Grecs et aux Portugais ; viendra bientôt le tour du peuple français. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)
Cette politique de classes à la Thatcher est exclusivement au service des 1 % de Français nantis. (Protestations sur les bancs du groupe UMP.)
Des milliers de gens sont entrés en résistance aujourd’hui.
Monsieur le Premier ministre, allez-vous arrêter cette folie d’une France du renoncement, allez-vous arrêter de fouler aux pieds la souveraineté populaire ? (Applaudissements sur les bancs du groupe GDR et sur quelques bancs du groupe SRC.)
M. le président. La parole est à M. François Baroin, ministre du budget, des comptes publics, de la fonction publique et de la réforme de l’État, porte-parole du Gouvernement.
M. François Baroin, ministre du budget, des comptes publics, de la fonction publique et de la réforme de l’État, porte-parole du Gouvernement. Monsieur le député, dans quel monde vivez-vous ? (Rires et exclamations sur les bancs des groupes GDR et SRC.) Le vôtre s’est effondré il y a un peu plus de vingt ans et vous ne vous en êtes jamais remis.
M. Roland Muzeau. Et votre monde, à vous, c’est le Fouquet’s !
M. François Baroin, ministre. Vous n’avez fait aucune autocritique. Vous devriez effacer la buée de vos lunettes, monsieur Gerin, et regarder ce qui s’est passé au cours de ces dernières années. (Applaudissements sur de nombreux bancs des groupes UMP et NC. – Vives protestations sur les bancs du groupe GDR.)
Une crise est passée par là qui a frappé le monde entier et vous devriez vous féliciter de la manière dont le Président de la République, le Gouvernement et la majorité ont accompagné les douleurs sociales, les épreuves humaines. Nous avons mis en place un dispositif et une série d’amortisseurs sociaux qui ont permis à notre pays – c’est un fait et contester la vérité ne l’effacera pas – de mieux traverser la récession économique, d’en sortir plus vite.
M. André Gerin. Vous parlez des patrons du CAC 40 ?
M. François Baroin, ministre. Nous avons instauré pour les plus démunis, pour ceux qui ont le plus besoin de la solidarité nationale, un bouclier social, le RSA, dont nous sommes fiers et dont il faudra mettre en lumière qu’il sert une certaine idée de l’insertion économique.
M. Roland Muzeau. Dites-le à Wauquiez !
M. François Baroin, ministre. Nous avons une trajectoire, une méthode et un calendrier. Au bout de cette trajectoire, grâce à une réduction intangible des déficits publics, nous devrions revenir en 2013 au niveau d’avant la crise. Quant au calendrier, il se déroule de façon méthodique à travers les lois de programmation des finances publiques dont l’équilibre sera bientôt, je l’espère, inscrit dans la Constitution avec les lois-cadres. Enfin, la méthode consiste à discuter avec les partenaires concernés, à prendre des engagements et à les respecter.
Le nier revient à persister dans l’erreur, à regarder son nombril sans voir que le monde a changé. (Exclamations sur les bancs des groupes SRC et GDR.)
M. Henri Emmanuelli. Soyez poli !
M. François Baroin, ministre. Or nous voulons préserver notre modèle social et c’est en menant cette politique que nous y parviendrons ! (Applaudissements sur de nombreux bancs des groupes UMP et NC.)

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