Nous y voilà : après une hausse des prix de 18 % l’an dernier, la Commission de régulation de l’énergie vient de valider une nouvelle augmentation des tarifs du gaz au 1er juillet qui portera la hausse pour 2024 à plus de 12 %. C’est un nouveau coup porté au pouvoir d’achat de nos concitoyens, dont les factures d’énergie ont explosé de plus de 45 % ces deux dernières années.
Trop, c’est trop ! Les salaires stagnent tandis que les factures s’envolent. Ces augmentations sont insupportables mais ni Bruxelles ni votre gouvernement n’en a cure. Avec sa nouvelle réforme du marché européen de l’électricité, la Commission persiste et signe dans son obstination à considérer ce bien commun comme une marchandise ordinaire, soumise à la libre concurrence et aux aléas du marché.
Le scrutin de dimanche vient d’être évoqué. Mon propos, je ne le sors pas de « ma pouque », comme on dit en bon Normand, à la veille des européennes. Cela fait des mois que nous vous demandons de changer radicalement de paradigme afin de garantir un véritable droit à l’énergie pour toutes et tous, qu’il s’agisse des ménages, des entreprises ou des collectivités locales. Seul le retour à un service public unifié de l’énergie et à des tarifs réglementés, calculés à partir des coûts de production, permettra d’en finir avec cette course folle aux augmentations de prix.
En dehors du gaz, notre pays dispose d’atouts considérables pour réduire sa dépendance énergétique et maîtriser les coûts, en permettant aux consommateurs de bénéficier de tarifs justes et stables. Êtes-vous prêts à porter une voix française singulière sur le plan européen pour faire reconnaître l’énergie comme un bien commun et à rebâtir une filière publique de l’énergie allant de la production à la distribution en passant par la commercialisation ? (Applaudissements sur les bancs du groupe GDR-NUPES.)
Mme la présidente
La parole est à M. le ministre de l’économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique.
M. Bruno Le Maire, ministre de l’économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique
Notre majorité a renationalisé EDF, entreprise qui est désormais à 100 % publique. Nous sommes donc les premiers à reconnaître le caractère stratégique de l’énergie, dont nous avons repris le contrôle. Vous nous interrogez aussi sur le pouvoir d’achat qui est la première préoccupation des Français.
Vous seriez plus crédible sur le pouvoir d’achat si vous aviez voté le bouclier tarifaire sur le gaz et celui sur l’électricité, qui a permis de réduire de 200 euros la facture annuelle des ménages français. (Applaudissements sur quelques bancs du groupe RE.) Vous seriez plus crédible sur le pouvoir d’achat si, il y a quelques mois, vous aviez voté l’indemnité carburant, qui permet d’aider tous ceux qui prennent leur véhicule pour aller travailler, mais vous avez voté contre. Vous seriez plus crédible sur le pouvoir d’achat si vous aviez accepté de soutenir tout ce que nous avons fait pour aider ceux qui travaillent, comme l’augmentation de la prime d’activité ou la défiscalisation des heures supplémentaires.
Pour que nos compatriotes en aient bien conscience, je rappelle que votre groupe politique propose de refiscaliser les heures supplémentaires et de supprimer la prime Macron, qui représente en moyenne 500 euros de pouvoir d’achat supplémentaire pour nos compatriotes. (Mêmes mouvements.) Par ailleurs, nous avons réussi à ramener l’inflation à 2 % et, désormais, les salaires augmentent plus vite que les prix. Nous allons dans la bonne direction.
Plutôt que de vouloir faire des économies sur l’énergie, soutenez-nous dans nos efforts pour récompenser ceux qui travaillent, augmenter leurs salaires et soutenir leur activité. (Mêmes mouvements.)