Edito d’André Chassaigne
« L’année 2023 a été rude pour notre démocratie. Dans les premiers mois de l’année, la réforme scélérate des retraites, dont les Français ne voulaient pas, a finalement été imposée en brutalisant notre Constitution et a laissé le peuple groggy.
À l’automne, les 49-3 se sont abattus, comme l’année précédente, sur notre Assemblée. Les budgets de l’État et de la Sécurité sociale ont été une fois de plus imposés, sans discussions, sans aucun égard pour le fonctionnement de nos institutions, sans aucun scrupule à accentuer la crise démocratique. En banalisant le recours à l’article le plus antidémocratique de notre Constitution, le gouvernement cherche à faire croire que sa pratique du pouvoir serait normale. Pire, que la démocratie serait un obstacle à l’efficacité. Il n’en est évidemment rien, nos concitoyens ne sont pas dupes de ces mascarades.
Cependant, de cette année qui vient de s’écouler, nous retiendrons le dernier épisode parlementaire où l’irréparable a été commis. Les négociations du Gouvernement et du Président de la République avec la droite, alignée sur les positions de l’extrême droite, pour faire adopter le projet de loi sur l’immigration, a engagé la responsabilité historique de la majorité. Elle est devenue le marchepied des idées nauséabondes de l’extrême droite qui a pu se réjouir d’avoir remporté une victoire idéologique majeure.
A l’aube de 2024, alors que le Président de la République a nommé un nouveau collaborateur pour conduire sa politique et former un nouveau gouvernement, nous ne nous laissons pas distraire par ces opérations de communication. Nous restons mobilisés pour porter, au sein de notre hémicycle, les valeurs de paix, d’humanité, de solidarité et de fraternité.
Nous formons le voeu - et prenons l’engagement d’œuvrer à sa réalisation - que cette nouvelle année nous permette de renouer avec les valeurs humanistes de notre pays, de rendre à la démocratie sa vigueur et au travail parlementaire sa force. Enfin, nous ferons tout notre possible pour faire résonner, au Parlement, la voix de la Paix et ne pas céder au désespoir. »
