La mort de Nahel, abattu à bout portant par un policier lors d’un contrôle routier à Nanterre, a suscité une émotion immense dans le pays. Comment un enfant de 17 ans peut-il perdre la vie pour avoir « refusé d’obtempérer » ? A l’immense tristesse s’est mêlée une profonde colère. Telle une étincelle mettant le feu à la poudrière que sont aujourd’hui nombre de nos quartiers populaires, ce drame a provoqué un embrasement général.
Face à ce déferlement de violences, dans les pas du maire de Nanterre, l’ensemble des élus communistes ont immédiatement appelé au calme. Conscients du poids de ces dégradations pour l’ensemble des habitants de ces quartiers, déjà tellement affectés par la baisse des ressources des communes, l’inflation et le manque des services publics.
Alors que ces soulèvements auraient dû faire écho à nos multiples alertes sur la souffrance de ces quartiers populaires, la réponse gouvernementale est d’un vide sidéral avec l’objectif de tourner cette page gênante intervenue en plein milieu de 100 jours supposés apporter l’apaisement au pays…
Comme lors des mobilisations contre la réforme des retraites, dont l’ampleur a pourtant été historique, Emmanuel Macron et son gouvernement ont persisté dans leur refus obstiné de voir et d’entendre. Comme toujours, ils se sont retranchés derrière la négation des réalités, faisant porter la responsabilité des émeutes sur une partie des Français, allant jusqu’à dire que celles-ci étaient la conséquence d’un manque d’autorité des parents…
D’une crise à l’autre Emmanuel Macron croit encore pouvoir s’en sortir en mettant scène une énième réconciliation avec les Français.
Ainsi le 17 avril, il leur avait donné rendez-vous pour faire son bilan des « 100 jours ». Un bilan de quoi ? Nous ne saurons jamais puisqu’il a finalement renoncé à s’exprimer pour le 14 Juillet. Ce jour-là ne fut qu’un Waterloo, les « 100 jours » ont pris fin sans tambours ni trompettes mais sous les sifflets. Ce furent 100 jours sans. Cent jours pour rien. Un nouveau rendez-vous manqué avec les Français.
Qu’importe, tel un prestidigitateur, il s’apprête maintenant à sortir de sa manche un remaniement de pacotille pour donner l’illusion qu’il reprend les rênes du pays. Il n’a qu’une idée en tête : nous imposer un retour à « sa » normalité pour poursuivre la mise en œuvre de sa politique au service des plus puissants. Comptez sur nous pour le rappeler à nos réalités communes.