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Lettre des députés

Le mépris du peuple - lettre mars 2023

Edito

La première lecture à l’Assemblée n’a pas permis d’obtenir le retrait de la réforme des retraites. Il reste pourtant la seule issue pour l’immense majorité des Français qui n’en veulent pas. Durant les débats, nous nous sommes battus pour mettre en lumière l’indécence de ce projet qui n’a qu’un objectif : dégager des marges financières sur le dos des travailleurs et permettre à Emmanuel Macron et son gouvernement de poursuivre sa politique insensée en faveur des plus riches.

De la soi-disant faillite du régime, au pseudo minimum de retraite à 1200 euros en passant par les supposées avancées en faveur des plus modestes et des femmes, nous nous sommes efforcés de déconstruire les arguments fallacieux du gouvernement. Nous avons aussi cherché à démontrer que d’autres voies de financement sont possibles pour garantir à chacun un droit à la retraite juste et renforcé.

L’abandon de cette réforme reste notre objectif et si le gouvernement n’est pas encore vaincu sur ce point, force est de constater que la bataille de l’opinion, elle, est perdue pour lui depuis longtemps. Le mouvement social, déjà historique, se déploie et ne cesse de gagner en vigueur. Nombreux sont celles et ceux qui le rejoignent et le rejoindront en ce mois de mars pour exprimer leur refus de se voir spolier de deux années de retraite, sans doute les meilleures.

Fin janvier, Olivier Véran déclarait « qu’il y ait 700 000 ou 1,3 million de personnes dans la rue, ça ne change pas les choses pour nous ». L’entêtement et le mépris du peuple sont la marque de fabrique d’Emmanuel Macron et son gouvernement. Pourtant ces postures hautaines ne suffiront plus longtemps à masquer la fébrilité de l’exécutif, incapable de sortir par le haut de cette crise en retirant ou en soumettant sa réforme à un référendum permettant l’expression de la voix populaire. Les grèves et les mobilisations annoncées dans de nombreux secteurs ne pourront se heurter éternellement à la surdité du gouvernement. Sauf à prendre la responsabilité d’une fracture déjà toute proche tant nos concitoyens se trouvent confrontés à une accumulation de difficultés dans tous les domaines, le gouvernement doit renoncer à imposer son projet par la force. Le texte est désormais sur le bureau du Sénat et nous savons pouvoir compter sur nos collègues pour poursuivre la bataille parlementaire. Avant son retour à l’Assemblée, nous restons mobilisés aux côtés du mouvement social et déploierons toutes nos forces pour épargner à nos concitoyens cet immense recul de société.

André Chassaigne

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