Edito d’André Chassaigne
Les défaites cinglantes des élections européennes comme des élections législatives du camp présidentiel appelaient sans équivoque à une rupture avec la politique menée par Emmanuel Macron depuis 7 ans.
Pourtant, refusant la remise en question de sa politique en faveur des plus riches, qui place aujourd’hui le pays dans une situation budgétaire désastreuse, le Président de la République s’efforce de la poursuivre contre la volonté du peuple.
La composition du gouvernement Barnier confirme le déni de démocratie. Il est le résultat d’un marchandage qui fait cohabiter une majorité de ministres issus des rangs macronistes avec des ministres issus des LR, autres perdants des élections. Une priorité les réunit : que rien ne change ! Désormais le camp présidentiel et la droite convolent au grand jour, unis par leur projet libéral et anti-social, grâce à la neutralité bienveillante de l’extrême-droite.
Le défaut de légitimité de ce nouveau gouvernement ajoute la crise démocratique à la colère sociale grandissante, en France hexagonale et plus encore dans les Outre-mer.
En Kanaky Nouvelle-Calédonie, le choix irresponsable d’imposer le dégel du corps électoral a eu de terribles conséquences. Lors de nos journées parlementaires, notre collègue Emmanuel Tjibaou, nouveau député de Kanaky, a dénoncé un coup inacceptable porté au processus de décolonisation, symptôme de l’attitude coloniale du gouvernement.
En Martinique, la situation s’embrase également face à la hausse des prix. A l’initiative de Marcellin Nadeau, nous avons adressé au Premier ministre un courrier réclamant un certain nombre de mesures concrètes, destinées à faire baisser immédiatement les prix des biens indispensables aux Martiniquais. Nous ne sommes pas dupes sur le poids des industriels dans cette situation et la logique de colonialité qui la sous-tend. Une réactivation des grandes négociations sous l’égide des représentants de l’État, des forces syndicales et consuméristes, comme des acteurs présents du mouvement social sur les territoires doit être engagée immédiatement.
Enfin, nos pensées sont tournées vers Gaza et le Liban où des civils continuent de payer de leur vie la politique sanguinaire de Netanyahou et de son gouvernement d’extrême-droite.
Dans cette période cruellement tourmentée et cette nouvelle configuration parlementaire, nous nous inscrirons avec responsabilité dans la recherche de toutes les solutions permettant de faire face à ces situations de crise. Animés par les idées progressistes, de paix et de partage qui nous unissent, nous porterons haut ces valeurs.