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Lettre des députés

100 jours d’un Waterloo quotidien

Edito d’André Chassaigne

Cent jours pour convaincre, cent jours pour faire oublier les humiliations infligées au peuple et à ses représentants, à la démocratie, cent jours pour parvenir à « l’apaisement ». C’était la promesse faite par le Gouvernement il y a un mois pour, espérait-il, tourner la page de la réforme des retraites. Au bout de ce qui ressemble d’ores et déjà à un chemin de croix pour Macron et son gouvernement, c’est bien Waterloo qui se profile.

La bataille de l’opinion semble, en effet, définitivement perdue pour le Président et sa majorité, et la confiance entre l’exécutif et le peuple, rompue. Malgré cela, la majorité s’évertue à vouloir mettre en scène « un après » sans nuages. Elle continue de répéter à l’envi que sa réforme des retraites serait indispensable et salvatrice pour notre système d’assurance vieillesse. Cela n’y suffira pas, les Françaises et les Français, avec beaucoup d’imagination, s’emparent aujourd’hui de tous les moyens dont ils disposent pour perturber leurs beaux discours, pour ne plus les subir.

Après les manifestations, les casserolades viennent désormais troubler les déplacements du Président de la République et ses ministres. Sans craindre le ridicule, des arrêtés préfectoraux ambitionnent de les interdire. L’exécutif envoie l’image d’un pouvoir isolé. Celle du chef de l’État esseulé lors de la cérémonie du 8 Mai en fut la plus parfaite illustration.

Lors de la discussion de notre « niche », l’image d’un exécutif aux abois fut tout aussi désastreuse. Deux ministres réquisitionnés in extremis pour jouer la montre pendant plus d’une heure, donnant un spectacle digne d’un music-hall, afin d’empêcher notre texte visant à indexer la DGF sur l’inflation d’être voté. Qu’importe si l’usage veut que la prise de parole gouvernementale ne dure que 10 minutes. Qu’importe le déshonneur pour parvenir à ses fins : empêcher l’adoption d’un texte souhaité par la majorité des bancs, adopté en commission et attendu par les élus sur le terrain.

Malgré tous les artifices utilisés par le gouvernement et sa majorité, des victoires sont possibles. En témoigne notre niche qui s’est conclue par l’adoption de deux textes dont un pour protéger EDF d’un démembrement. Quand le gouvernement ne peut plus faire usage de la force grâce au 49-3, nous parvenons à faire avancer des sujets concrets. C’est la raison pour laquelle nous allons confiants vers le 8 juin où sera présenté dans l’hémicycle un texte d’abrogation de la réforme des retraites. Texte qui a toutes les chances d’être adopté si le Gouvernement et la majorité ne font pas entrave au processus démocratique.

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