Deux ans à peine après une modification de la Constitution, le président de la République a décidé de remettre cela. Cette fois, Nicolas Sarkozy voudrait y inscrire l’engagement de maîtriser les déficits publics. C’est inacceptable pour deux raisons au moins.
Premièrement, une telle obligation inscrite dans le marbre ôterait à la Représentation nationale toute liberté, en quelque circonstance que ce soit, de décider des choix budgétaires à opérer en faveur des citoyennes et des citoyens.
En second lieu, loin d’être le résultat d’un mécanisme technique, le déficit public qui connaît des records en France résulte des choix politiques de la droite présidentielle. Les cadeaux somptueux faits au patronat et aux banques ont creusé le trou. Et c’est précisément pour continuer à servir l’intérêt des seuls spéculateurs, contre l’emploi et les salaires, que le gouvernement veut casser les services publics, mettre en cause le droit à la retraite et procéder à des coupes claires dans toutes les dépenses sociales. Voilà ce que recouvre l’intention affichée de maîtriser les déficits publics.
En 2005, les Françaises et les Français ont dit non à un traité de Constitution européenne qui entendait soumettre notre pays au seul dictat de la finance. Depuis, de traités en traités, les marchés se sont offert des garanties supplémentaires pour imposer dumping social et austérité pour les peuples. Avec la modification de la Constitution française souhaitée par le président de la République, il s’agit de faire un pas supplémentaire dans la soumission des Etats à la Finance pour tenter d’imposer définitivement l’Europe ultralibérale.
Aujourd’hui, plus que jamais, nos concitoyennes et concitoyens ont besoin d’une politique nationale faite de relance de l’emploi, d’augmentation des salaires et des pensions, à l’opposé des visées présidentielles. En repoussant les appétits des spéculateurs, ces choix politiques participeraient aussi à construire une Europe de progrès social.
Communiqués de presse