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Récidive : la politique de l’épouvantail contre celle des moyens

Avec le projet de loi sur la récidive criminelle, le gouvernement et sa majorité de droite ont planté un nouvel épouvantail dangereux. Encore une fois, c’est un fait divers, dramatique, qui dicte le travail législatif. Par le biais usuel d’un amendement UMP adopté en commission, le texte soumis à l’examen des Député-e-s préconise notamment la prise de médicaments antihormonaux, communément nommée « castration chimique ».
L’effet d’affichage est patent, mais il ne change rien à l’avis émis par les scientifiques eux-mêmes : les effets secondaires d’un tel traitement dont l’efficacité est d’ailleurs contestée, risquent bien d’être lourds. En outre, le seul fait qu’une interruption du traitement conduise au retour en prison suppose une levée du secret médical qui transformera les médecins en indicateurs au service de la chancellerie.
Ce projet de loi conforte la rétention de sureté qui constitue une sorte de privation des droits à perpétuité et qu’il est, au contraire, urgent d’abroger.
En réalité, pour atteindre le seul objectif que l’on fixe aux épouvantails – amplifier la peur -, le projet a laissé de côté l’essentiel des préconisations et constats établis par Monsieur Lamanda dans le rapport qu’il a rédigé à la demande du Président de la République. On comprend pourquoi : le premier Président de la Cour de Cassation, estime que les dispositions législatives déjà existantes suffisent pour « amoindrir les risques de récidive ». Mais il souligne aussi combien font défaut les moyens humains et matériels nécessaires à leur mise en œuvre.

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