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Mobilité 21 : Un rapport marqué par les choix politiques du gouvernement

La Commission « Mobilité 21 », dont j’étais membre, a été chargée de préciser les conditions de mise en œuvre du Schéma National des Infrastructures de Transport (SNIT). Elle a rendu public aujourd’hui son rapport, avec un classement des projets d’autant plus soumis à contestation qu’il hiérarchise des domaines aussi divers que les lignes ferroviaires, les grands itinéraires routiers, le réseau fluvial, les accès aux ports et aéroports...
A l’issue de cette mission, je tiens à souligner l’approche éthique qui a été celle de la Commission et chacun a eu la volonté de se dégager des multiples pressions extérieures et intérêts locaux, dans une écoute mutuelle et respectueuse d’avis divergents, expression de nos sensibilités différentes.
Pour autant, les choix majoritairement retenus n’ont pas échappé aux orientations politiques, sociales et économiques mises en œuvre en Europe et dans notre pays, marquées du sceau du libéralisme : chacun sait que je ne les partage pas.
Et elles ont évidemment marqué de leur empreinte le résultat de notre travail :

  • Limitation des dépenses publiques et donc des services à la population en faisant le choix de l’austérité pour le plus grand nombre, sous le prétexte de la compétitivité économique, retenue comme levier de la sortie de crise. Corsetés par les contraintes financières, les transports n’échappent pas à la rigueur !
  • Développement sélectif des territoires en privilégiant les métropoles à dimension européenne, au détriment de l’aménagement des régions plus enclavées et aux moyens plus modestes. La rentabilité des investissements a été une donnée prioritaire dans la hiérarchisation des projets : la prise en compte de la performance économique a davantage pesé que les bénéfices sociétaux attendus ou les effets sur l’environnement.
    Au final, l’insuffisance des ressources financières dédiées aux infrastructures de transport et une approche territoriale entérinant les inégalités territoriales auront été les deux marqueurs dominants. Ils ont conduit inéluctablement à un rapport final source de frustrations, voire de colère pour les populations et acteurs économiques laissés pour compte. A chacun d’en analyser les causes et d’agir en conséquence. Au pouvoir politique de l’assumer en toute responsabilité.
    Le rapport dégage cependant un élément particulièrement positif : la volonté d’une meilleure prise en compte de l’existant, en entretenant et modernisant des réseaux indispensables à l’irrigation de nos territoires. Cela concerne en premier lieu la régénération du réseau ferroviaire, en particulier au profit du fret. Concernant la route, cela se traduit par l’inscription au Schéma National des Infrastructure de Transport de plusieurs itinéraires routiers d’importance.
    Au regard de la qualité des travaux, tout en ayant exprimé mon opposition à certaines décisions prises majoritairement, j’ai accepté d’apporter ma signature au rapport final que je considère comme un document d’orientation soumis au pouvoir politique, c’est-à-dire à l’examen du Parlement et aux choix gouvernementaux.
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