Après le scandale du Mediator, Xavier Bertrand avait promis une refonte en profondeur du système français du médicament. Les annonces qu’il vient de faire sont, en fait, d’une pâleur à faire blêmir ! Pire, les mesures préconisées par le Ministre de la Santé ne sont aucunement susceptibles d’éviter une autre catastrophe du même type.
C’est bel et bien la domination de l’industrie pharmaceutique sur les autorités publiques qui a conduit au drame du Mediator. Et ce n’est pas en prônant de manière incantatoire un « changement de culture » ou en rebaptisant l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé, que le gouvernement desserrera l’étau des labos.
L’agence doit bénéficier d’un financement public. Elle ne peut continuer à recourir aux seuls experts liés aux laboratoires. Elle doit disposer de ses propres intelligences. De la même manière, il faut mettre un terme à la promotion des médicaments par les visiteurs médicaux, tant en médecine de ville que dans les hôpitaux.
En guise de profonde réforme, Xavier Bertrand vient de servir un plat qui n’a pas plus de consistance que le rapport à l’eau tiède, rendu public hier par la mission parlementaire sur le Mediator et la pharmacovigilance. Encore une fois, on aura assisté à une valse à deux temps entre le gouvernement et sa majorité à l’Assemblée nationale pour mieux préserver les intérêts financiers de l’industrie pharmaceutique, au détriment de la santé de nos concitoyennes et concitoyens.
Communiqués de presse