Les mesures d’austérité qu’entend imposer le gouvernement sont d’une ampleur rarement atteinte dans notre pays. Leur rudesse n’a d’égal que la brutalité des méthodes retenues pour mettre en œuvre les plans successifs annoncés au cours des deux derniers mois par le Président de la République et son premier Ministre. Le Parlement progressivement relégué au rang de simple chambre d’enregistrement, est désormais transformé en terre brulée. C’est, en effet, au lance-flammes que la droite entend faire avaliser coupes claires dans les budgets et coup bas contre nos concitoyens et concitoyennes.
L’instauration d’une journée de carence pour les fonctionnaires malades a été adoptée à la sauvette par la majorité de droite à l’Assemblée nationale, quelques heures seulement après son annonce par le Chef de l’Etat. Dans la même nuit, une saignée supplémentaire de 500 millions d’euros a été opérée dans les crédits de l’Etat. Sans aucune consultation pourtant obligatoire des organismes concernés, les prestations sociales ne seront plus indexées sur l’augmentation des prix mais sur un taux de croissance hypothétiquement fixé à 1%. De manière tout aussi autoritaire, le relèvement à 62 ans de l’âge légal de la retraite, sera accéléré.
Par ces méthodes inadmissibles, le gouvernement témoigne d’une volonté féroce de museler la Représentation nationale et, au delà, nos concitoyens et concitoyennes, afin d’imposer des mesures qui entraînent inexorablement notre pays vers la récession. Cette fuite en avant, conduite au pas de charge pour satisfaire les seuls marchés financiers, n’est cependant pas une preuve de force. Elle montre aussi la crainte du gouvernement que ne grandisse la mobilisation populaire contre les licenciements, pour l’emploi et les salaires.