Interventions

Evaluation et contrôle du Gouvernement

Débat sur le thème « Mieux partager la valeur et garantir des revenus dignes pour les agriculteurs »

QUESTION à Sylvie Colas, secrétaire nationale de la Confédération paysanne

Je remercie le groupe Écologiste-NUPES d’avoir organisé ce temps d’échanges. Traversée par de nombreux enjeux, l’agriculture fait aussi face à de nombreux défis, et on a parfois l’impression qu’on produit davantage pour répondre aux besoins des marchés financiers qu’aux besoins réels en alimentation – c’est un réel problème. Certains agriculteurs vendent leur production avant même qu’elle soit produite, alimentant une dangereuse spéculation sur les produits agricoles. J’aimerais donc votre avis sur l’instauration de quotas dans le cadre d’une agriculture davantage administrée, qui tienne mieux compte des besoins et vise à soutenir la souveraineté alimentaire de notre pays ?

Vous avez parlé des produits laitiers. À une époque, la production laitière a été soumise à des quotas. Leur instauration avait été contestée, mais leur suppression l’avait été davantage encore, car, malgré des difficultés, ils permettaient de garantir un certain revenu aux producteurs. Quel est votre point de vue sur le sujet ?

M. le président

La parole est à Mme Sylvie Colas.

Mme Sylvie Colas

Les quotas existent encore dans certaines filières, comme celle du comté. Lorsqu’elles existent encore, les coopératives de producteurs de lait garantissent aux producteurs de comté un prix du lait, déterminé pour un volume fixé par contrat. Afin de ne pas déstabiliser le système, le volume excédant la quantité contingentée est payé moins cher, ce qui permet d’éviter les effets d’aubaine, comme on a pu en voir avec certaines aides et la ruée vers les productions les plus rémunératrices – le monde agricole n’est pas épargné par l’appât du gain.
Les quotas sont donc une manière de stabiliser la production, le marché et les prix, et d’assurer le bon fonctionnement des structures en aval du producteur – notamment celles qui assurent la première transformation. Ne nous leurrons pas, elles ont leurs propres difficultés et une certaine pression : quand la coopérative est encore gérée par des paysans, tout est dans le dialogue entre le producteur et les acteurs de la première transformation.

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