Interventions

Evaluation et contrôle du Gouvernement

Débat sur le thème « L’école inclusive, une réalité ? »

Vos interventions, mesdames, monsieur, montrent combien la situation est alarmante – ce mot a été employé par l’une d’entre vous. La situation des enfants en situation de handicap est un problème majeur, qui pose la question des moyens que la société déploie pour les accompagner. Il y a quelque temps, le groupe GDR-NUPES a déposé une proposition de loi visant à la création d’un statut des accompagnants et accompagnantes d’élèves en situation de handicap. Elle a pour but d’offrir un nouveau statut d’agent de la fonction publique à temps complet à ces personnels exerçant un vrai métier, qui n’est pas suffisamment reconnu. J’aimerais avoir votre sentiment à cet égard, sachant que, dans le rapport de la Défenseure des droits sur le sujet, la question de la formation paraît centrale. Quels sont, madame Battut, les besoins que vous avez pu identifier en la matière, en tant que représentante des parents ?

Ma deuxième question concerne les souffrances qui peuvent découler, pour les personnels enseignants, de l’inadaptation de l’école aux élèves en situation de handicap. Dans quelle mesure le manque d’AESH, notamment, influe-t-il sur la façon d’enseigner ? N’observe-t-on pas une dégradation des conditions d’exercice pour les équipes pédagogiques ? Enfin, le rapport précité faisait le constat en 2022 d’une école encore inadaptée entraînant des déscolarisations massives, ainsi que d’un décalage entre l’augmentation des moyens humains et financiers – quoiqu’insuffisants – et le nombre grandissant d’enfants dont les besoins sont très mal couverts. Ce constat rejoint celui que nous pouvons faire à l’échelle de nos territoires. Comment la situation a-t-elle évolué, selon vous, depuis la publication de ce rapport ?

Mme la présidente

La parole est à Mme Mireille Battut.

Vous m’avez interrogée sur les besoins en formation et sur la façon dont nous, parents, percevons nos relations avec les AESH. En réalité, les parents sont censés avoir de relations non pas avec les AESH, mais avec les enseignants. On peut certes le comprendre, mais ce cloisonnement n’en est pas moins regrettable. Nous aurions intérêt à trouver des modalités pour nous parler davantage. Les parents ont des choses à dire sur ce qui peut aider leurs enfants, et les observations des AESH peuvent également être utiles. Dans l’Ulis de Cachan, j’ai pu constater qu’en l’absence de coordinateur, ce sont les deux AESH qui ont tenu la classe à bout de bras. Leurs profils montrent d’ailleurs qu’ils sont là non pas par hasard mais par vocation. Il faut évidemment mettre en place des cursus de formation, mais prévoir aussi des possibilités d’évolution. L’un des accompagnants d’élèves en situation de handicap à titre collectif (AESH-co) vient de partir car on ne lui a laissé le choix qu’entre un renouvellement de son contrat pour trois ans et un départ en cours d’année. Lui qui voulait rester jusqu’à la fin de l’année pour devenir ensuite enseignant, avancer dans son parcours professionnel, en a été découragé ! Je ne sais pas si j’ai répondu à votre question mais je pense qu’il faut décloisonner !

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