Je serai franc : je remplace au pied levé notre collègue Moetai Brotherson, élu de Polynésie française, dont je prononcerai le discours, en français et sans collier de fleurs !
Cher Paul Molac, nous connaissons tous votre attachement à votre belle région, la Bretagne. Ce territoire a une histoire propre ; j’allais presque dire qu’il avait sa propre culture.
L’article 1er de votre proposition de loi vise à ce que l’État participe à la promotion de la langue française et des langues régionales. La même prescription serait faite aux collectivités territoriales. Si, pour certains, les langues dont ils sont les locuteurs sont plus vernaculaires que régionales, nous comprenons l’esprit de cette proposition qui s’explique depuis la métropole.
Il apparaît indispensable que les mêmes institutions qui, autrefois, ont pu participer à l’oppression de ce qui alors était perçu comme du simple patois, servent aujourd’hui à réhabiliter des langues dont l’UNESCO a montré qu’elles sont désormais menacées.
L’article 2 insère l’ensemble des langues régionales dans la catégorie des trésors nationaux. Je le répète, il est en effet essentiel d’en appeler ainsi à l’État pour obtenir la conservation des langues régionales. Mais avec cette proposition, le rapporteur met également en lumière la faiblesse des dispositions permettant de définir un statut des langues régionales.
Profitons-en pour indiquer qu’il est tout à fait regrettable que la France n’ait pas ratifié la charte européenne des langues régionales et minoritaires, qui définit certaines notions – comme l’aire géographique dans laquelle une langue est pratiquée –, prescrit les moyens de conserver les langues régionales et minoritaires et prévoit la promotion des échanges entre groupes linguistiques.
À l’exception de l’article 8, tous les autres ont été supprimés en commission. Le groupe de la Gauche démocrate et républicaine soutiendra donc les amendements du rapporteur destinés à les rétablir. En définitive, nous voterons pour ce texte si son esprit n’est pas dénaturé au fil des débats.