Mme la présidente. La parole est à M. Jacques Desallangre.
M. Jacques Desallangre. Madame la ministre, la difficulté financière s’ajoute à une atonie économique très directement perceptible, dont on voit les douloureuses répercussions sur l’emploi.
Quand le taux de chômage était en 2007 de 8 %, il passe en 2010 à 9,4 %, et atteint même 9,9 % par la suite, dont 40 % de chômeurs de longue durée. Les jeunes, avec un taux de chômage de 23 %, sont toujours les plus touchés ; et je ne compte même pas la part des emplois précaires, CDD et intérim subis.
Comment entendre que l’emploi est une priorité, alors même que votre budget est en baisse de 15 % ?
Le fléau du chômage est un drame pour toute la France, mais l’Aisne est en métropole le département le plus touché : plus de 13 % de la population active était sans emploi à la fin de l’année 2010, et la situation s’aggrave encore en 2011. Pourtant, en 2011, en Picardie et en particulier dans l’Aisne, la subvention de l’État a été réduite de près d’un tiers, ajoutant aux graves difficultés que connaissait déjà la maison de l’emploi et de la formation du bassin chaunois, ce qui a conduit celle-ci à licencier six salariés, soit un tiers de l’effectif.
Et dans ce contexte, le budget pour 2012 du programme 102 « Accès et retour à l’emploi » est globalement en baisse de 13 % ! La participation aux maisons de l’emploi et de la formation, qui « visent à mieux ancrer les politiques de l’emploi dans les territoires » et « participent à une stratégie d’action locale partagée », est amputée de 34 %. Cette diminution de l’aide de l’État s’ajoutant à la précédente risque de fragiliser plus encore certaines MEF.
N’est-il pas nécessaire, madame la ministre, de redéployer des lignes budgétaires pour manifester concrètement le souci de l’État d’aider les MEF à remplir tout leur rôle ? Un amendement a été adopté à cette fin en commission des affaires sociales ; s’il venait en discussion, y donneriez-vous un avis favorable ?
Mme la présidente. La parole est à Mme la ministre.
Mme Nadine Morano, ministre. Nous nous mobilisons, face à une conjoncture mondiale difficile, sur les métiers en tension.
La bataille de l’emploi, je l’ai rappelé, se gagnera bassin d’emploi par bassin d’emploi. Nous avons réuni tous les sous-préfets. Au-delà des lignes budgétaires que nous avons détaillées, et auxquelles nous reviendrons sans doute lors de la discussion des amendements, nous devons actionner tous les leviers pour l’emploi. Nous devons mobiliser le secteur économique, avec par exemple le dispositif « zéro charge » pour les jeunes, comme nous devons accompagner les publics les plus en difficulté, mettre en adéquation au mieux l’offre et la demande, mettre en place des mesures comme la préparation opérationnelle à l’emploi. On n’en parle pas suffisamment, mais c’est là une réponse individualisée, et nous devrions atteindre 30 000 POE d’ici à la fin de l’année. C’est un dispositif qui marche et qui est important.
L’État, je l’ai dit, mobilise les moyens nécessaires de façon ciblée, dans le respect de la réduction des déficits publics, que les Français attendent. Les Français veulent que nous soyons efficaces, mais sans avoir à l’esprit de dépenser, dépenser, dépenser ! Des dépenses ciblées, pour plus d’efficacité, avec le sens de la responsabilité, et sans oublier la réduction des déficits publics : c’est ce que nous faisons avec ce budget responsable, en ayant pour priorité l’accompagnement des plus fragiles.
Discussions générales
PLF 2012 : Question sur le financement des maisons de l’emploi et de la formation (Travail et emploi)
Publié le 4 novembre 2011
Jacques
Desallangre
Député
de
Aisne (4ème circonscription)