Je ne ferai pas dans la demi-mesure. (« Ah ! » sur divers bancs.)
On ne va pas y passer la soirée, aussi adopterai-je tout de suite une posture idéologique. (Sourires.)
En effet, je ne vais pas donner dans l’évaluation en disant que si les vols en jet ne représentent finalement qu’une très faible part des émissions, cette question est tout de même importante.
Je ne vais pas donner dans la comparaison entre un vol en jet et un trajet en train sur une distance de moins de 200 ou 400 kilomètres.
Je ne vais pas donner dans la différenciation entre les vols en jet pour les affaires ou ceux pour des loisirs.
Je ne vais pas non plus donner dans l’opposition entre la majorité de Français à qui on demande beaucoup de sobriété et ces quelques ultrariches qui, effectivement, ne participent pas.
Je ne vais pas donner dans la contradiction, dans la mesure où, effectivement, on interdit à cette majorité de Français l’accès aux centres villes par l’application autoritaire de ZFE.
Je ne vais pas donner dans la reconversion, car si le texte risquerait bien de détruire des emplois, notre collègue de Toulouse l’a dit à l’instant, les filières de la mobilité sont aptes à se déployer largement et à réunir les conditions d’une reconversion de l’emploi. Notons d’ailleurs que vous n’avez pas eu les mêmes scrupules lorsque vous avez fermé les centrales à charbon.
Enfin, je ne vais pas non plus donner dans les contre-propositions, telles que l’augmentation massive de la taxation du kérosène ou le recours au train pour les trajets de moins de deux heures, voire de quatre heures.
Non, j’adopterai simplement une posture idéologique (Sourires), en affirmant que tout ce qui peut entraver une pratique sociale – il y en a d’autres – de la grande bourgeoisie mérite d’être soutenu. Il faut interdire les vols en jet privé. Et comme j’avais dit que je n’y passerai pas la soirée, j’en terminerai par là ! (Applaudissements sur les bancs des groupes GDR-NUPES, LFI-NUPES, SOC et Écolo-NUPES. – Sourires.)