Interventions

Discussions générales

PLFR pour 2011 - lect. définitive

M. le président. La parole est à M. Jean-Pierre Brard.
M. Jean-Pierre Brard. Madame la ministre, je vous épargnerai une nouvelle intervention générale…(Sourires )
Mme Valérie Pécresse, ministre. Quel dommage ! (Sourires.)
M. Jean-Pierre Brard. …car nous nous sommes déjà beaucoup expliqués.
M. Christian Jacob. Mais on ne s’est toujours pas compris.
M. Jean-Pierre Brard. En vous entendant pendant ces semaines et ces semaines, je me dis que la parité a progressé, madame la ministre. Autrefois, en parlant du Père Noël, on pensait forcément au masculin. Maintenant, grâce à vous, madame la ministre, on pense au féminin. (Sourires.) Avec le contenu de votre hotte, vous remplissez les coffres-forts et quand il n’y a plus de place dans les coffres-forts, vous leur dites d’ouvrir leurs poches.
Il faut reconnaître que vous avez été d’une générosité fantastique. Comme vous avez le souci de l’efficacité, vous avez renoncé à remplir les poches des petites gens parce qu’ils sont trop nombreux et que cela vous donnerait trop de travail dans votre distribution générale.
Mme Valérie Pécresse, ministre. Je ne fuis jamais le travail.
M. Jean-Pierre Brard. Le rapporteur a souligné votre ouverture d’esprit dans la confrontation. Madame la ministre, permettez-moi cette familiarité : si l’on peut dire qu’une huître est ouverte, on peut dire que vous avez été ouverte à la discussion. (Sourires.)
Sinon, il faut avoir beaucoup d’imagination parce que vous n’avez pas fait preuve d’ouverture par rapport à ce que nous représentons.
M. Christian Jacob. Uniquement aux bonnes propositions.
M. Jean-Pierre Brard. D’une certaine manière, vous me rassurez. August Bebel, qui n’est peut-être pas un grand-parent à vous, disait : quand l’adversaire politique me félicite, je me demande quelle sottise j’ai bien pu faire. Et je me dis que, depuis le début du débat, nous n’en avons fait aucune puisqu’à aucun moment, vous ne nous avez félicités.
En revanche, ce qui est vrai, c’est que l’opposition, dans sa diversité, a fait vivre le débat. S’il n’y avait eu que la majorité, cela aurait été d’un ennui invraisemblable, n’est-ce pas, monsieur Jacob ?
M. Christian Jacob. Oui. (Sourires.)
M. Jean-Pierre Brard. Vous y contribuez, d’ailleurs, parce que vous veillez à ce que l’ordre règne dans les rangs de l’UMP.
M. Jean Mallot. Même pour l’élection présidentielle.
M. Jean-Pierre Brard. Vous avez des orthodoxes chez vous et s’il y avait un prix à décerner, il serait assurément pour Jérôme Chartier. Car en matière d’orthodoxie, il est le plus remarquable.
M. Christian Jacob. Chez vous, c’est plus simple, vous êtes moins nombreux.
M. Jean-Pierre Brard. Quant à Gilles Carrez, il fait consensus. Il travaille du matin au soir et même la nuit du 31 décembre au 1er janvier, à tel point qu’il évoque dans mon esprit un souvenir : Stakhanov (Sourires) montant les rangs de brique et les rangs de brique...(Rires sur tous les bancs.) Il ne souciait pas de l’utilité de ce qu’il faisait, mais simplement de la quantité de travail accompli.
M. Michel Bouvard. Cela, ce n’est pas très sympathique !
M. Jean-Pierre Brard. Et de ce point de vue, je dois reconnaître à Gilles Carrez qu’il est le plus productif de notre assemblée. Quant à l’utilité, si je juge par rapport aux intérêts que nous représentons ici, il me permettra de contester l’utilité de ce qu’il a fait, de même que je contestais autrefois l’utilité des stakhanovistes.
Rappelez-vous, Charles-Amédée de Courson, vous qui avez des références, que dans l’ex-Union soviétique, on produisait des chaussures sans se soucier si elles étaient à la taille des pieds des clients éventuels. (Rires.)
Avec Gilles Carrez, on est un peu dans la même situation, ce qui n’enlève rien à son talent et – je terminerai par là, monsieur le président – ce qui n’enlève rien à son esprit d’abnégation parce qu’il arrive bien évidemment qu’il fasse des propositions intéressantes,…
M. Gilles Carrez, rapporteur général. Grâce à moi, vous êtes bien chauffé !
M. Jean-Pierre Brard. …mais qui tombent dans l’oreille de ministres qui ne sont pas appareillés du point de vue acoustique. (Sourires.)

Imprimer cet article

Jean-Pierre
Brard

Voir cette intervention sur le site de l'Assemblée Nationale

Thématiques :

Pouvoir d’achat Affaires économiques Lois Finances Développement durable Affaires sociales Défense nationale Affaires étrangères Voir toutes les thématiques