Actualités

Questions au gouvernement

Hausse des prix de l’énergie

La vie chère reste le problème numéro un des Français. Malgré toutes vos belles paroles, des retraités, des salariés, des mamans isolées sont contraints de baisser le chauffage à dix-sept degrés, parce que les factures de gaz et d’électricité restent trop élevées pour des salaires et des pensions toujours aussi désespérément bas. À cela s’ajoute bien sûr la hausse du prix de l’essence.

Des entreprises doivent réduire leurs activités, voire mettre leurs usines à l’arrêt. Dans mon département du Nord, je pense à celles de MG-Valdunes, de LME, d’Ascoval ou encore à la raffinerie Nyrstar arrêtée pour au moins trois semaines. Même les boulangers, dont les fours consomment énormément d’électricité ou de gaz, n’en peuvent plus.

Cela ne peut plus durer ! Il est urgent de reprendre la main sur la fixation des prix de l’énergie, en particulier de l’électricité. Il en va de même pour le gaz, dont le cours augmente à cause de l’escalade guerrière dans laquelle l’OTAN et la Russie nous emmènent en Ukraine ! Quelle honte !

La France produit une électricité nucléaire, décarbonée, en quantité suffisante pour répondre aux besoins du pays, mais vous préférez obliger EDF à vendre cette électricité nucléaire française à des opérateurs privés qui ne baissent pas les prix et qui se gavent sur notre dos ! Cela représente une perte de 8 milliards d’euros de nature à fragiliser EDF, sans aucune garantie d’une quelconque baisse des tarifs pour les Français !

Quand comptez-vous enfin exclure l’électricité du marché et la confier à un unique opérateur public – EDF –, afin de nous permettre de retrouver notre souveraineté et notre indépendance énergétique ? (Applaudissements sur les bancs du groupe GDR.) Quand comptez-vous enfin favoriser les ménages et les entreprises français plutôt que la concurrence libre et non faussée des traités européens ? (Applaudissements sur les bancs du groupe GDR.)

M. le président.
La parole est à M. le ministre de l’économie, des finances et de la relance.

Je vais peut-être vous surprendre, car nous n’appartenons pas à la même formation politique, mais ce que vous proposez, c’est exactement et rigoureusement ce que nous faisons. (Exclamations sur les bancs du groupe GDR.) C’est parce que nous partageons à 100 % votre constat que nous n’avons pas voulu, précisément, que les ménages et les entreprises français soient soumis à la logique du marché. Nous sommes le 25 janvier. Dans une semaine, les ménages et les entreprises recevront leur facture d’électricité. S’ils ne découvrent pas, en ouvrant leur enveloppe, que leur facture a augmenté de 35 % à 40 %, c’est parce que le Premier ministre et moi-même avons pris les décisions nécessaires pour que les factures de tous les Français et celles de 1,5 million de petites entreprises n’augmentent pas de plus de 4 %. (Applaudissements sur les bancs des groupes LaREM, Dem et Agir ens. – Protestations sur les bancs du groupe GDR.) Aucun autre État européen, je le répète, ne l’a fait.

Vous avez excellemment soulevé un deuxième point en soulignant qu’il ne fallait pas que les fournisseurs « se gavent ». Il est en effet hors de question que l’électricité qu’EDF fournira à prix réduit aux opérateurs pour que ces derniers en répercutent le coût sur les consommateurs – entreprises ou particuliers –, ne bénéficie pas uniquement, exclusivement et définitivement aux consommateurs. (Applaudissements sur quelques bancs du groupe LaREM.) La Commission de régulation de l’énergie (CRE) et le Gouvernement y veilleront.

Votre troisième question consiste à savoir s’il faut appliquer des tarifs régulés. Bien sûr que oui !

Quand le prix de l’électricité est trop bas, EDF s’en plaint, arguant du fait que ces tarifs régulés ne lui permettent pas de réaliser un chiffre d’affaires suffisant. Mais quand le prix de l’électricité explose, tout le monde est bien content que le gouvernement français ait défendu le principe d’un tarif régulé de l’énergie !

Enfin, à long terme, je partage totalement votre avis : j’ai toujours dit que le marché européen de l’énergie ne fonctionne pas comme il le devrait. Il n’y a aucune raison que le consommateur français paie son électricité au prix marginal d’augmentation de la capacité de production des usines à gaz de l’est de l’Europe : il devrait la payer à hauteur du coût moyen de production de l’électricité nucléaire, à laquelle je crois autant que vous. (Applaudissements sur les bancs du groupe LaREM.)

Imprimer cet article

Thématiques :

Pouvoir d’achat Affaires économiques Lois Finances Développement durable Affaires sociales Défense nationale Affaires étrangères Voir toutes les thématiques