Du gouvernement nommé hier, les françaises et les français n’ont rien à attendre de bon. Ce remaniement ministériel est un triste scénario qui se résume à six mois d’attente pour composer une équipe ressemblant, en tout point, à un bataillon de choc et de campagne destiné à préparer les élections de 2012. Pour ce faire, Nicolas Sarkozy a donné des gages à toutes les facettes de la droite, y compris la plus extrême avec notamment la nomination de Thierry Mariani.
La sortie d’Eric Woerth du gouvernement est une sorte d’aveu quant au mélange insupportable entre politique et affaires. Elle ne sonne pas pour autant le glas de réformes tout aussi injustes que celle par laquelle Nicolas Sarkozy a voulu mettre en pièce le système français de retraites par répartition.
Le premier Ministre prétend vouloir relancer la croissance et l’emploi tout en maintenant sa destruction dans le public par des politiques de réduction drastique du nombre de fonctionnaires, et dans le privé par des cadeaux somptueux au patronat qui nourrissent la croissance financière au détriment de l’emploi et des salaires. Ces promesses ont donc le goût de l’imposture.
La mobilisation sociale qui s’est si fortement manifestée ces derniers mois, est indispensable pour construire une perspective politique crédible et empêcher ce nouveau gouvernement de continuer à écraser les salariés sous le poids de mesures frappées du seul sceau de la solidarité avec les plus fortunés et les marchés.