Demain, la commission des Affaires sociales de l’Assemblée nationale doit auditionner Jean-Frédéric Poisson, ancien député UMP récemment invalidé et battu par le suffrage universel. L’invitation lui a été faite de venir présenter un rapport contenant « ses réflexions personnelles sur les risques psychosociaux au travail ».
Le caractère « personnel » des réflexions de Monsieur Poisson est très relatif puisqu’elles sont largement inspirées des travaux de la mission d’information parlementaire chargée de travailler sur ce sujet, dont il fut le rapporteur. Pire, la légitimité des réflexions de Monsieur Poisson est tout à fait contestable puisqu’elles émanent d’une personnalité désormais extérieure à l’Assemblée et dont l’invalidation a été l’occasion d’un mépris parfaitement insupportable à l’égard des parlementaires membres de la mission d’information.
C’est ainsi que la majorité UMP a décidé, dans un premier temps, de suspendre les travaux de la mission jusqu’à ce que son rapporteur se présente à nouveau devant les électeurs puis d’interrompre ses travaux compte tenu du revers électoral qu’a connu Monsieur Poisson. Le refus de nommer un autre rapporteur a empêché les auditions de Madame Bachelot et de Monsieur Woerth alors respectivement ministre de la santé et ministre du travail, sur la question particulièrement importante des risques psychosociaux au travail.
Mais il vrai qu’en la matière, la droite présidentielle n’en est pas à son coup d’essai. Elle avait déjà tout fait pour faire échec à la création d’une commission d’enquête « sur les conséquences sur la santé des salariés, des restructurations permanentes, des nouvelles formes d’organisation du travail et méthodes de gestion du personnel à France Télécom comme dans l’ensemble des secteurs de l’économie nationale », demandée par les député-e-s communistes et du Parti de gauche.
Le Président de l’Assemblée nationale, Bernard Accoyer, peut toujours se vanter d’avoir contribué à améliorer la qualité des travaux parlementaires. De telles pratiques témoignent, au contraire, de ce que les droits des Parlementaires sont chaque jour davantage malmenés, y compris désormais en recourant à la technique de la figuration.
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