Evènement inédit, la Commission des affaires sociales vient de rejeter l’ONDAM et l’ensemble du Projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2024.
Alors que l’hôpital public n’en finit plus de s’enfoncer dans la crise, que l’ensemble des soignants sont à bout de souffle, que la majorité des établissements sociaux et médico-sociaux sont en grande difficulté, que toujours plus de Français renoncent aux soins, alors que l’inflation fait rage, le Gouvernement a présenté un objectif de dépense en-dessous de l’inflation et visant encore plus de trois milliards d’euros d’économies. Le budget proposé ne prend absolument pas la mesure des besoins sanitaires et sociaux.
Le gouvernement doit entendre ce message qui transpire aussi du faible engouement de la majorité à le défendre. Le PLFSS ne saurait être présenté par le gouvernement dans sa forme initiale en séance publique la semaine prochaine. Les quelques mesures positives mises en avant ne suffisent pas à sauver le tableau inacceptable qui nous a été présenté.
Il faut porter un tout autre regard sur la sécurité sociale, arrêter de la sous-financer et notamment de compresser les dépenses de santé et les moyens de l’hôpital public. Nous n’oublions pas non plus que ce PLFSS est le premier à mettre en œuvre la casse des retraites, qui ne passe pas. Plutôt que de se réfugier dans un énième 49-3, le gouvernement ferait mieux de se mettre à l’écoute.