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Le don de RTT : une fausse apparence de solidarité

Les Député-e-s vont examiner, la semaine prochaine, une proposition de loi visant à légaliser le don d’heures acquises au titre des RTT ou des récupérations, à un ou une salariée dont l’enfant est gravement malade.
Pour l’auteur de ce texte, l’UMP Paul Salen, il s’agirait ainsi de faciliter l’expression de la solidarité au sein des entreprises. La réalité est quelque peu différente.
Les salariés ont besoin de droits nouveaux. Mais la seule réponse apportée aujourd’hui par la droite, consiste à leur demander de partager leurs difficultés. Basé sur le volontariat et soumis à autorisation préalable du chef d’entreprise, ce don d’heures conduirait, en effet, à exonérer l’employeur de ses responsabilités sociales. Placé dans une situation particulièrement douloureuse, un salarié n’aurait donc qu’à compter sur la générosité de ses collègues. Et l’anonymat des donneurs ne serait, en aucun cas, une garantie contre la culpabilisation de celles et ceux qui ne feraient pas don d’une partie de leurs droits à congés.
Aujourd’hui, l’Allocation journalière de présence parentale, prévue par le code de la sécurité sociale, implique une perte de salaire pour les parents contraints d’y recourir. C’est cette anomalie à laquelle il faut mettre un terme, en faisant obligation aux chefs d’entreprises d’assurer au salarié appelé à rester aux côtés de son enfant gravement malade, le maintien de ses revenus, et cela tout au long du traitement. Une contribution juste du patronat au financement de la protection sociale assurerait, sans encombre, la mise en œuvre effective de ce droit. Ainsi, la solidarité jouerait pleinement, comme il se doit.

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