« Les députés du Front de gauche condamnent la décision européenne d’ouvrir les négociations relatives à l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et les Etats-Unis, et ce malgré l’ampleur et la gravité des révélations sur le vaste programme d’espionnage américain contre la France et l’Europe.
Nous regrettons que la France, qui s’engageait à réclamer une « suspension temporaire » des négociations, se soit finalement rangée derrière la Commission européenne et l’Allemagne en ne revenant pas sur l’ouverture de négociations biaisées par avance. Ce sont nos intérêts qui se trouvent ainsi mis en danger. Il est certain que les Etats-Unis ont pu obtenir des informations stratégiques en vue de ces négociations. Loin des discours de partenariat et de coopération, les autorités américaines nous perçoivent comme des ennemis dans la guerre économique et commerciale qui caractérise l’ordre international. Tel est le résultat de la globalisation voulue par les tenants du libre-échange et de la déréglementation.
Aucune règle n’est respectée, si ce n’est la loi du plus fort. Convaincus que la fin justifie les moyens, les Etats-Unis usent allègrement de toutes les armes possibles et imaginables pour gagner des marchés. Négocier après avoir été espionné par l’autre partie, c’est accepter de vicier notre propre consentement à l’accord.
Sur le fond, le contexte de ces négociations reflète le caractère inique de l’Accord auxquelles les négociations devaient aboutir. Le traité de libre-échange transatlantique vise à créer une vaste zone de libre-échange par le démantèlement de l’ensemble des règles tarifaires, réglementaires, environnementales qui protègent nos salariés et consommateurs. La perspective de sa conclusion fait peser une menace sur les règles de santé publique, écologiques, sociales et culturelles en France et en Europe. »
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